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27 décembre 2013 5 27 /12 /décembre /2013 22:46

Rythmes Peillon, réunion du 20 décembre 2013

 avec M. le D.A.S.E.N. de la Haute-Saône.

 

Le contexte

Plusieurs informations importantes sont tombées depuis la réunion du 2 décembre à Clairegoutte.Manif-25-janvier-2014-Peillon-c-est-NON.JPG

Le 3 décembre, les résultats de l'étude PISA 2013 ont été publiés. PISA est une sorte d'agence de notation scolaire, qui réalise tous les 3 ans, une enquête sur les "performances" des systèmes éducatifs des pays de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Economiques regroupant 34 pays ayant en commun une économie de marché). En raison de l'orientation très libérale de cette organisation qui recommandait la privatisation de l'école dès 1990, les résultats de l'étude doivent être examinés avec les précautions qui s'imposent. De nombreux médias se contentent d'exploiter les données recueillies pour faire le procès de l'école. Pour ceux-là, la baisse des résultats des élèves par exemple est imputable à un manque de travail résultant du passage à la semaine de 4 jours. Lorsque l’analyse est plus technique, c’est plutôt la suppression de plus de 80 000 postes dans l'Education Nationale qui semble effectivement être la plus préjudiciable aux élèves. De nombreuses autres observations concernant ce qui marche bien ou mal ici ou là, peuvent s'avérer pertinentes et utiles à la réflexion.

Le rapport 2013 constate en France, une aggravation à l'école, du déterminisme social ; en clair, les enfants issus des milieux modestes ont de plus en plus de difficultés à s'en sortir et sont ceux qui sont le plus victimes de l'échec scolaire. Ce phénomène qu'amplifie le creusement des inégalités sociales dans notre pays, n'arrive pas à être endigué par l'école, au contraire. Ainsi, dans l’enquête PISA, la France, 5ème puissance économique mondiale, est en lice pour le triste titre de championne des inégalités.

 

Le 5 décembre, l'Assemblée Nationale devait se prononcer sur la proposition de loi visant à donner aux maires le libre choix du temps scolaire dans les écoles maternelles et primaires publiques, et prévoyant aussi le principe d'une compensation par l'État des charges supplémentaires induites en cas de modification des rythmes scolaires. Sans même prendre la peine de faire semblant d’en discuter, c'est en déposant et en adoptant dans la foulée, une motion de rejet préalable du texte, signant un déni de démocratie qui ne les honore guère, que les députés appartenant au groupe du parti de Solferino ont rejeté la proposition de loi. La possibilité de choisir l’organisation du temps scolaire reste un privilège de l’école privée pourtant sous contrat avec l’Etat.

 

A la mi-décembre, l'Assemblée Nationale a adopté le projet de Loi de Finance Rectificative pour 2013 ainsi que le mode de calcul de la répartition de la baisse des dotations du bloc communal de la DGF (Dotation Globale de Fonctionnement). Ce sont 1,5 milliards d'euros que les communes ne toucheront pas.

 

Ces communiqués indiquent que toutes les menaces qui motivent depuis un an l'opposition de la CCRC au projet Peillon sont avérées. Il est plutôt encourageant de constater que les citoyens ne se sont pas trompés, pourtant....

 

 

La réunion

« Il est plus facile d’avoir tort avec tout le monde que d’avoir raison tout seul »

Ce 20 décembre 2013, les élus, maires ou délégués chargés des affaires scolaires et périscolaires dans leurs communes respectives ont été conviés à rencontrer M. Le Directeur Académique des Services de l'Education Nationale (DASEN) de Haute-Saône, secondé par Mme l'Inspectrice de Lure. La présentation de la situation par M. Le Président de la CCRC a suscité des échanges intéressants. Intéressants pour un observateur qui tel un entomologiste penché sur une fourmilière, cherche à analyser et comprendre le fonctionnement d'une société, mais, l’observation de cette scène n’a pas permis d’avancer sur le problème posé.

Comme chez les insectes sociaux, des individus spécialisés occupant chacun une place parfaitement déterminée dans l'organisation sociale du groupe, ont exercé les prérogatives que l'ordre établi leur confère. Les fonctionnaires obéissent, les représentants représentent ; quoique, comme aurait dit Devos! L'initiative citoyenne réunissant élus et parents, consistant à élaborer, diffuser, dépouiller ensemble un questionnaire, a été reprochée aux édiles municipaux alors qu’il s’agissait de connaître la position que les familles souhaitaient voir défendue par leurs représentants justement, et précisément en ce qui concerne les rythmes Peillon! Ce n’est pas une révélation, mais chacun a sa réponse à la question de savoir de qui les élus sont les représentants ; d’eux-mêmes, de leurs concitoyens ou des ploutocrates qui accaparent le pouvoir...

Il n'est pas utile de revenir ici de façon exhaustive sur les raisons ou le bien fondé de l'action des élus. Avec courtoisie, M. Le Directeur Académique a laissé chacun s'exprimer tout en restant parfaitement étanche aux arguments qu'il entendait. Face au malaise que sa posture suscitait dans l’auditoire, il a, en substance et à plusieurs reprises, rappelé qu'en raison de son statut de fonctionnaire, il n'avait pour mission que de faire appliquer les lois, sans états d'âme. C’est donc avec ce professionnalisme dont il peut à juste titre se prévaloir, que notre interlocuteur a su tour à tour se montrer :

- fin stratège, tentant d'ouvrir des brèches dans notre coalition en cherchant une solution pour telle ou telle commune,

- comptable expert : 3x40(24+36)x4=3x4x3/4=3x3h=0€ ça se lit comme ça : 3 ATSEM surveillent 40 enfants de 24 à 36 mois pendant ¾ d’heure péri éducative sur 4 jours, ça ne vous coûte rien ! Les ATSEM devront-elles travailler bénévolement ces trois heures de plus ?

- ironique et sévère à l'idée par exemple que les maires puissent fermer physiquement les écoles le mercredi matin dès la prochaine rentrée,

- bienveillant en nous offrant son aide pour trouver des solutions (mais pas de financement),

- cynique en nous enjoignant de ne pas tant nous soucier des conséquences fiscales futures des mesures qu'il est chargé de nous faire mettre en œuvre maintenant,

- indifférent plutôt qu’accommodant, en trouvant que même si les activités péri éducatives susceptibles d’être organisées n’ont rien à voir en richesse et en variété, avec ce qui se pratique dans les villes voisines, ce sera malgré tout très bien, puisque le législateur n’exige rien en ce domaine,

- offensif et performatif en brandissant la menace à peine voilée des lendemains qui déchantent lorsque la belle unanimité de l'instant présent volera en éclats au moment où il faudra dans l'urgence et de gré ou de force, se soumettre...

 

A l'issue de ce long entretien, nécessaire mais infructueux, les élus, toujours pas vaincus par la lassitude, la fatalité ou la résignation, estiment qu’il s’agit maintenant d’approcher les décideurs. Le ministre ne viendra pas, mais les parlementaires locaux (sénateurs, députés) qui, réglementairement au moins, disposent de leur libre arbitre puisque ce ne sont pas des fonctionnaires, seraient dans leur rôle en acceptant une invitation de la Com Com Rahin et Chérimont. Il s’agit pour eux de rencontrer et d’entendre la communauté éducative afin de faire remonter les doléances à Paris et d’exiger la mise en place de vraies solutions par le gouvernement auquel ils apportent leur soutien absolu (mais peut-être pas inconditionnel) dans les deux assemblées.

 

Même si la voie choisie n’est pas la plus facile, la mobilisation contre le projet Peillon continue ; venez nombreux à la manif du samedi 25 janvier 2014 à Vesoul.

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16 décembre 2013 1 16 /12 /décembre /2013 22:32

Rythmes Peillon

Réunion du 2 décembre 2013

à l'école de Clairegoutte.

 

Initialement programmé à la suite des 3 réunions de la semaine précédente, le rendez-vous du 2 décembre devait permettre d'expliquer aux représentants de parents élus, aux membres du SIVU, aux représentants de la Communauté de Communes du Pays de Lure, aux enseignants de l'école et aux Francas, l'organisation des activités péri éducatives qui seraient mises en œuvre à la rentrée prochaine dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires voulus par M. Peillon.

Les élus de la CCRC ayant exprimé à 3 reprises la semaine précédente, leur refus de laisser appliquer la semaine de 4,5 jours sur le territoire intercommunal, décision officialisée et confirmée par un vote unanime du conseil communautaire le 28 novembre 2013, la rencontre de ce soir était devenue sans objet. C'est donc sans surprise que chacun a appris, le vendredi 29 novembre, l'annulation de la réunion du lundi 2 décembre.

Pourtant, au matin de ce premier lundi de décembre, les élus qui ont consulté leur messagerie ont pu découvrir que la réunion prévue pour ce jour, puis annulée, avait été reprogrammée en hâte durant le week-end, à l'initiative d'une haute autorité de l'Education Nationale.

 

Dans ces conditions, aucun enseignant n'a pu assister à la réunion, mais chacun a saisi l'occasion de s'exprimer quelques jours plus tard puisque, pour la troisième fois cette année, tous étaient en grève contre les rythmes Peillon le 5 décembre. Les personnes qui ont pu se rendre à nouveau disponibles ont assisté, avec une exaspération de plus en plus palpable, à une nouvelle tentative pour obtenir des élus communautaires de la CCRC, qu'ils rentrent dans le rang.

L'énumération des griefs faits à ce projet inadapté aux réalités locales, la liberté réclamée pour son application, l'exigence d'un financement suffisant et pérenne n'ont reçu comme écho que des arguments de cet acabit: "...il y a des communes dans lesquelles ça se passe bien..."

On veut bien le croire et compte tenu des exemples cités, il n’y a d'ailleurs rien de très surprenant à ce que cette nouvelle organisation (scolaire, péri éducatif, périscolaire) puisse fonctionner là où il y a de l'argent, et des infrastructures suffisantes. Notre problème ici, c'est que tout manque; il y a peu d'infrastructures, l'accès y est compliqué par l’éloignement résultant d'un habitat dispersé et l'argent fait de plus en plus défaut à un nombre croissant de nos concitoyens comme en témoignent tous les indicateurs (admission de créances publiques en non valeur, inscriptions aux restos du cœur…).

 

Pour apaiser les inquiétudes des élus, l'administration a habilement tenté de faire valoir le fait que le faible niveau d'exigence du décret ne rend pas son application très difficile. A tel point que d'explications alambiquées sur l'exercice de la compétence, en concessions sur les objectifs, on n'exige finalement plus rien des communes en matière d'activités péri éducatives. En résumé, pourvu que les élèves perdent une matinée de repos, peu importe comment seront occupées les fins d'après-midi. Professionnels rémunérés et associations constitueraient la meilleure offre péri éducative, mais pour les collectivités qui n'ont pas les moyens suffisants, des bénévoles pourraient tout à fait convenir, et puis chacun a certainement entendu ce conseil: "Il ne faut pas être trop ambitieux"!

 

On arrive ainsi à ce paradoxe, la "réforme" Peillon qui était censée s’attaquer aux déterminismes sociaux, en offrant plus à ceux qui ont moins, aboutit au contraire à ce que ce soient ceux qui ont le plus de besoins qui bénéficient du moins de moyens. Ce constat accablant justifie et conforte totalement la décision du conseil communautaire de la CCRC.

 

Prochain épisode le vendredi 20 décembre 2013: réunion des maires à 15 heures au siège de la CCRC à Ronchamp avec M. le Directeur Académique des Services de l'Education Nationale (DASEN).

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1 décembre 2013 7 01 /12 /décembre /2013 14:33

Projet Peillon, rythmes scolaires, les élus de la CCRC disent NON !

Réunions à la Communauté de Communes Rahin et Chérimont

 les 26, 27 et 28 novembre 2013.

 

L'approche des dates butoirs au delà desquelles les collectivités sont censées avoir organisé - ou pas - le temps péri éducatif (!) résultant de l'application du projet Peillon, provoque une multiplication des réunions qui s'enchaînent à un rythme soutenu. Voici la synthèse de la réunion de la commission le 26 novembre 2013, de la réunion avec Mme l'Inspectrice le 27, du conseil communautaire (sur ce point) le 28.

(!) Chaque mot compte; s'il s'était agi d'activités périscolaires, leur organisation aurait automatiquement relevé de la Communauté de Communes dont c'est une des compétences. S'agissant d'activités dites péri éducatives, tant qu’une délibération modifiant les statuts de l'EPCI n’a pas été votée, l'organisation et le financement du dispositif incombent aux communes.

Le ministre de l'Education Nationale tente de démobiliser les récalcitrants en minimisant l'ampleur de la contestation et à faire monter la pression en multipliant les déclarations d'intimidation. Il essaie de faire passer l'opposition à son projet, pour une manoeuvre politicienne dirigée par la droite. Pourtant force est de constater que parmi la population qui nous entoure, même là où les électeurs ont élu des maires, des conseillers généraux des députés, des sénateurs étiquetés à gauche, le projet Peillon est quasi unanimement rejeté. Ici, on ne peut pas prétendre que c'est la droite qui tire les ficelles !

Si, comme l'ont massivement exprimé les parents d'élèves (opposés à plus de 95% à la semaine de 4,5 jours), le projet de modification des rythmes scolaires ne trouve grâce nulle part, c'est que selon eux, il ne vaut rien; (plus de 75% des parents estiment qu'il est à rejeter en bloc et non améliorable). Ne restent pour soutenir le ministre et son action, que quelques ouailles animées par la foi du charbonnier et certains ambitieux briguant (du verbe briguer !) une investiture, pour laquelle ils sont prêts à accepter n'importe quoi.

Les élus locaux de la CCRC ont reçu de la part de leurs administrés un mandat impératif limpide. Toutefois, du point de vue règlementaire, les choses ne sont pas si simples.

En droit positif, c'est à dire celui qui est écrit,

- Le passage de 4 à 4,5 jours ne découle pas de la décision des maires mais de l'Education Nationale, le premier ministre vient d'ailleurs de le rappeler: « Ce ne sont pas les maires qui décident des horaires des cours ».

- Parallèlement, pour les communes, il n'y a aucune obligation légale à organiser des activités péri éducatives.

A la lecture de ce qui précède, on peut se demander de quoi les communes se plaignent puisque, finalement, on n'exige rien d'elles. L'obligation est avant tout morale, elle relève du droit naturel, celui qui n'est pas écrit, mais qui est dans ce cas plus impérieux que n'importe quel décret. En effet, personne parmi les élus communautaires ne serait assez irresponsable pour laisser les élèves à la rue pendant 45 minutes en attendant le bus après les cours. Mais comme pour le gouvernement, la mise en place d'un service péri éducatif ou périscolaire n'est fondée que sur le volontariat, une participation de l'état au financement de ces activités, qui aussi minime soit-elle ne dépassera pas 2 ans, relève du fait du prince.

 

Ce cadre réglementaire et éthique détermine les modalités de l'action à conduire :

- ne pas organiser d'activités péri éducatives ou périscolaires reviendrait à prendre parents et enfants en otage et désignerait les élus locaux comme responsables de l'inconséquence du ministre. C'est d’ailleurs précisément ce qu'il espère à défaut de voir appliquer son projet, et il ne s'en cache pas: « …j'espère que les populations vont se tourner vers eux (les maires) pour leur dire: quoi, vous mettez nos enfants à la porte, dans la rue... ».

 

- Au contraire, sans nuire à personne ni prendre quiconque en otage, refuser la mise en oeuvre de la semaine de 4,5 jours, élimine radicalement tous les problèmes posés par M. Peillon et répond à la demande des parents, des enseignants, des collectivités, des assujettis aux impôts locaux... mais... constitue un cas de désobéissance civile. Contrairement à ce que prétend le ministre, cette décision ne fait pas des maires « des délinquants », et ne les expose pas à risquer grand-chose. D'après un juriste spécialiste des questions d'éducation interrogé par le journal "Le Monde", "Si des communes n'appliquent pas le décret, le préfet pourra déférer ce refus au tribunal administratif, qui pourra les enjoindre de prendre les mesures nécessaires."

Pour le parti au pouvoir, une telle procédure autoritaire traduisant un mépris sans borne des citoyens, serait désastreuse mais pas totalement improbable.

Potentiellement, pourtant, des voies de sortie honorables existent pour le gouvernement. Par exemple, une proposition de loi visant à laisser aux maires le libre choix de l'organisation du temps scolaire dans leur commune, a été inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée Nationale le 5 décembre prochain... Cet assouplissement constituerait un progrès dans le sens de l'équité, lorsqu'on considère que l'enseignement privé, lui, n'est pas tenu d'appliquer le décret modifiant les rythmes scolaires. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, le ministère qui souhaite que sa "réforme" s'applique à tous les enfants, ne l'impose cependant pas à l'enseignement privé sous contrat. La rue de Grenelle reste discrète sur ce sujet, pour ne pas raviver inutilement des tensions entre public et privé. 

 

Sachant que, selon les communes, les moyens consacrés à l’école varient déjà dans un rapport de 1 à 10 sur l’ensemble du territoire ; la modification des rythmes imaginée par M. Peillon, sans que soient donnés les moyens nécessaires et pérennes aux collectivités, va accroître encore ces graves inégalités de traitement et plonger les collectivités modestes dans les plus grandes difficultés. On peut donc considérer que le financement de la réforme ou plutôt son insuffisance a, avec le rejet exprimé par les parents d'élèves, grandement contribué au rejet de celle-ci par les élus. Ce serait pourtant réducteur de se contenter de cette explication et de ne pas porter le regard un peu plus loin. Parallèlement et plus insidieusement, c’est une autre menace que fait peser le décret Peillon sur l’Education Nationale ; en prélude à la disparition de cette institution de la République, il amorce le glissement des missions d’enseignement de l’Éducation Nationale vers les communes, il tente d’introduire une territorialisation de l’Education qui, de fait, deviendrait de moins en moins… Nationale.

C’est donc au terme de plusieurs mois d’analyse et de réflexion, que la Communauté de Communes de Rahin et Chérimont s’est engagée.

 

Par sa délibération unanime du 28 novembre 2013, le Conseil Communautaire (l’ensemble des maires et conseillers communautaires de la CCRC) a refusé la mise en place de la semaine de 4,5 jours sur tout le territoire intercommunal à la rentrée 2014. Une motion explicative synthétisant les raisons de cette décision sera rédigée et adressée aux représentants de l'état et aux parlementaires.

 

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16 novembre 2013 6 16 /11 /novembre /2013 23:02

Projet Peillon, résultats de l'enquête

effectuée auprès des familles d’Andornay, Belverne,

Clairegoutte, Frédéric-Fontaine, Magny-Jobert, Palante.

 

Avec le soutien de la CCRC, une enquête a été menée sur tout le territoire intercommunal par les représentants de parents d’élèves élus. Les questionnaires adressés aux familles qui les ont dûment complétés, ont été dépouillés le 15 novembre. Voici les résultats concernant le pôle éducatif de Clairegoutte (Andornay, Belverne, Clairegoutte, Frédéric-Fontaine, Magny-Jobert, Palante). Nous connaissons maintenant avec précision, l'avis des parents. Leurs réponses sont sans équivoque.

* 99% sont OPPOSES à la semaine de 4,5 jours.

* 72% estiment que cette prétendue réforme est à rejeter en bloc.

Si malgré tout, Peillon réussissait à imposer son plan, les cours se termineraient plus tôt, à 15h45 et…

* 72% préfèreraient que la journée supplémentaire soit placée le mercredi matin plutôt que le samedi matin.

* 58% inscriraient leurs enfants aux temps d'activités périscolaires (TAP).

* les avis sont plus partagés (50/50) sur la question des horaires des bus, 43% souhaiteraient qu’ils quittent l’école à 15h45 et 46% à 16h30. Ça a d'autant moins d'importance que, d'une part la question ne devrait pas se poser puisque les parents sont unanimement opposés à la semaine de 4,5 jours et que même si ce rythme devait s’appliquer, le Conseil Général a réaffirmé qu'il ne modifierait pas les horaires des transports; ce sera donc bus à 16h30 quoiqu'il arrive.

 

Une réunion est programmée le 27 novembre avec Mme l'Inspectrice et les représentants des collectivités concernées. A ce niveau local, il ne sera pas possible aux fonctionnaires de l'administration d'accéder à l’une ou l’autre des revendications(1) qui, si elles étaient satisfaites, pourraient effectivement permettre une véritable réforme. Les élus qui ont reçu un mandat sans équivoque de la part des parents d'élèves (mandat conforté par l’opération de boycott réussie par les parents le 13 novembre et la grève totale des enseignants de Clairegoutte le 14), pourront se prévaloir du soutien sans faille de leurs administrés. Ainsi, ils pourront affronter les autorités et demander l'abandon pur et simple du projet Peillon quasi unanimement jugé inacceptable et matériellement inapplicable en l’état ou son report d'une année supplémentaire pour permettre sa réécriture.

 

 

(1) -instaurer un financement pérenne et mettre sur pied un système de péréquation entre les communes pour garantir l'égal accès à une offre éducative ambitieuse,

-regrouper -éventuellement sur une demi-journée-, les activités périscolaires actuellement trop morcelées

- créer un véritable service public des loisirs et de l'accueil de l'enfant garantissant un statut et une formation à tous les animateurs ainsi que la gratuité des activités

-arrêter de croire que le cerveau se développe comme le foie des canards pour cesser le gavage et investir dans la formation des enseignants, la limitation des effectifs en classe, les réseaux d'aide, la révision des programmes.

- lutter contre la misère et la précarité qui constituent le meilleur terreau de l'échec scolaire.

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 07:55

Contre le projet Peillon,

boycott de la journée du 13 novembre à Clairegoutte,

grève et manifestation à Vesoul  le jeudi 14,

toute la communauté éducative est dans la rue.

 

Malgré le black-out respecté par les médias qui sont restés d'un silence assourdissant quant à l'appel à la mobilisation lancé par les parents d'élèves, le mouvement est un succès.

 

A Clairegoutte, l'appel au boycott de la journée du mercredi 13 novembre, lancé par les représentants de parents élus, a été massivement suivi. Ce jour là, seulement 26 élèves ont été envoyés à l'école (dont quelques-uns par manque de moyen de garde). Il y avait en moyenne 4 élèves par classe. Après avoir entendu les allégations du ministre arguant d'un prétendu, large soutien à son projet, ce chiffre permet de mesurer ici, avec quelle force il est -en réalité- rejeté par les familles.

Les élus de la CCRC ont observé avec intérêt le déroulement de cette journée de mobilisation, ailleurs, et en particulier là où la semaine de 4,5 jours est déjà appliquée.

A Héricourt par exemple, l’opposition au projet Peillon, a été pratiquement aussi puissante qu'en zone rurale, puisque dans cette ville et selon le SNUIPP (syndicat majoritaire dans l'éducation), près de 80% des élèves sont restés à la maison.

Parallèlement, partout des actions se succèdent, animateurs périscolaires, ATSEM, professeurs des écoles... se mettent en grève.

Pour la deuxième fois cette année, afin de manifester leur refus du projet Peillon, tous les enseignants de l'école de Clairegoutte ont cessé le travail le 14 novembre 2013. Toute la communauté éducative (parents, enseignants, personnels scolaires et périscolaires, élus...) était dans la rue.

 

 

 

Extrait du journal régional de France3 14/11/2013

 

Au niveau national, Peillon ébranlé par le désaveu massif que suscite son action, n'a rien trouvé de mieux pour la défendre que d'insulter les maires qui refusent d’appliquer son décret,"... 50 maires qui s'essaient à une petite délinquance civique ... " ces maires qu'il contribue à plonger dans les plus grandes difficultés avec une obstination et un cynisme effarants. Ignorant de façon éhontée les difficultés que son projet pose aux petites communes rurales qui manquent de locaux, de personnel qualifié, de moyens financiers, il essaie de dresser les administrés des communes contre leurs représentants sur lesquels il tente de reporter la responsabilité de sa propre inconséquence "... donc j'espère que les populations vont se tourner vers eux pour leur dire: quoi, vous mettez nos enfants à la porte, dans la rue...".

 

 


La fronde de 25 maires de Creuse contre la... par BFMTV Ces maires font-ils aussi partie de ceux que le ministre nomme avec violence et mépris, des délinquants. (Il faut laisser passer la pub pour voir le reportage)

 

Pourtant, à l'opposé des pulsions négatives qui président à son action ; telles que l'iniquité qu'il développe, la territorialisation des contenus, la division qu'il tente de semer, le ministre ne peut ignorer les principes que lui rappelle absolument toute la communauté éducative qui, contrairement à ce qu'on entend souvent, n'est pas contre une réforme pourvu qu'elle constitue un progrès. Des propositions constructives sont faites :

-instaurer un financement pérenne et mettre sur pied un système de péréquation entre les communes pour garantir l'égal accès à une offre éducative ambitieuse,

-regrouper -éventuellement sur une demi-journée-, les activités périscolaires actuellement trop morcelées

- créer un véritable service public des loisirs et de l'accueil de l'enfant garantissant un statut et une formation à tous les animateurs ainsi que la gratuité des activités

-arrêter de croire que le cerveau se développe comme le foie des canards, pour cesser le gavage et investir dans la formation des enseignants, la limitation des effectifs en classe, les réseaux d'aide, la révision des programmes.

- lutter contre la misère et la précarité qui constituent le meilleur terreau de l'échec scolaire.

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 20:12

Réunion du sivu du pôle éducatif de

Clairegoutte le 5 novembre 2013

 

Le quorum n'étant pas atteint, lors de la première séance du 28 octobre, le Syndicat Intercommunal à Vocation Unique (sivu), qui gère le pôle éducatif des six villages s'est à nouveau réuni à Magny-Jobert le mardi 5 novembre pour délibérer. Après avoir présenté l'état d'avancement du projet périscolaire (ici), le devis pour l’installation d’un portier électronique (1500 €), la facture de réparation d’une des pompes à chaleur (1700 €)… quelques sujets ont été plus longuement discutés.

 

Le financement des transports pour les sorties scolaires

Jusqu'à l'année dernière, l'association de parents d'élèves du pôle éducatif collectait des fonds grâce à ses multiples activités (kermesse, vente de galettes…). Les sommes recueillies étaient ensuite virées à la coopérative scolaire afin de financer différentes actions (achats, sorties...).

Après la dissolution de l'association début 2013, s'est posée la question de suppléer -ou pas- à son précieux concours. Afin de ne pas pénaliser les écoliers, il a été entendu que dans la mesure où l'école arrive à autofinancer sa participation à des activités (culturelles…), le sivu prendra à sa charge le coût des transports.

Depuis, la mise en application de cette bonne résolution semble rencontrer quelques difficultés. Après avoir rappelé l'intérêt que présente notre patrimoine local proche (maison de la négritude, musée de la mine, château d'Oricourt...), et dénoncé l'inégalité de traitement dont les enfants de notre pays sont victimes en matière d'accès à la culture, le conseil syndical accepte le principe de financer les transports pour les sorties à caractère pédagogique sous réserve qu'une demande préalable soit systématiquement déposée.

 

L'achat de matériel informatique

Sachant que les travaux concernant le périscolaire allaient débuter dès le début 2014, la maintenance informatique a été abandonnée (ordinateurs en panne). La salle info va prochainement être réaffectée à d'autres usages. Il convient par conséquent d’étudier sans tarder le rééquipement informatique de l’école. Un devis détaillé pour un réseau complet a été établi grâce au concours de M. le conseiller pédagogique de l'Education Nationale. Le montant total de l’investissement (de l’ordre de 25 000 €), sans être prohibitif (par rapport aux économies qu’il permettra de réaliser en réduisant l’extension périscolaire), ne rentre pas dans le budget qui a été voté en 2013 par le sivu, c’est pourquoi le financement sera étalé sur plusieurs exercices. Les 5000 € de crédits de l’année courante, affectés à cet usage n’ont pas été consommés, ils seront cumulés avec ce qui pourra être inscrit l’année prochaine. La comptabilité fonctionnant par année civile, les appels d’offres pourront donc être lancés, dès le début 2014. En raison de la possible mutualisation d’une partie de cet équipement dans le cadre des activités périscolaires, une participation sera demandée à la CCRC.

 

La question de la contribution des communes

Lors de la création du sivu et de la construction du pôle éducatif, la participation des communes a été établie de la manière suivante : 60€ par habitant et 660€ par élève. Tant que les effectifs ont augmenté plus vite que l'inflation, les ressources du sivu ont augmenté. Les communes qui scolarisaient le plus grand nombre d’enfants ont supporté un effort financier conséquent. Aujourd'hui, les effectifs diminuent sensiblement ce qui réduit d'autant les ressources du sivu. Pour autant, les dépenses obligatoires continuent, elles, à augmenter (assurances, électricité, cotisations, réparations chauffage...) alors que les gisements d'économie s'épuisent. Cet effet de ciseaux a déjà annihilé toute marge de manœuvre budgétaire pour 2013.

Une des pistes ardemment défendue par son promoteur, consisterait à tailler dans un gros poste budgétaire: les “frais de personnel”.

-         La première possibilité dans cette hypothèse consisterait à ne pas remplacer un des agents en charge du ménage à l'occasion de son prochain départ en retraite. Inévitablement, il faudrait accepter une réduction des prestations dans ce domaine.

-         Une autre voie (alternative ou complémentaire) est aussi proposée, il s'agirait de réduire la participation et le temps de présence en classe des atsem (agents techniques spécialisés des écoles maternelles).

Si cette deuxième mesure est à coup sûr efficace financièrement, elle amputerait les moyens mis à la disposition des élèves et le service rendu dans ce qui constitue le cœur de la mission du pôle.

Le fond du sujet, c’est qu’après 10 ans de fonctionnement, le conseil s’apprête à réouvrir une boite de Pandore, celle qui contient la question des règles de proratisation du financement du pôle éducatif telles qu'elles avaient été fixées au départ.

La participation de chaque commune dépend, telle qu’elle est calculée actuellement, principalement du nombre d’élèves. Ce facteur étant très fluctuant, il en résulte de fortes variations en terme de dépenses pour les villages et en terme de recettes pour le syndicat du Pôle. Dans un contexte de baisse des effectifs, la stabilité du produit des participations attendues devrait mathématiquement conduire à une augmentation du montant dû par élève(1), ce que certains maires, en particulier ceux dont le nombre d'élèves augmente, ressentent comme une double peine.

 

(1) Dans ce cadre, l'augmentation de la participation par élève résultant de la baisse des effectifs n'entraîne pas en valeur absolue d'augmentation du montant total perçu par le sivu, donc pas non plus une augmentation de la participation globale des communes. Toutefois, cette stabilité du montant total à percevoir cache de vraies disparités dans l'évolution des contributions de chacune des collectivités. La baisse du montant des participations des communes dont les effectifs scolaires diminuent serait aussi sensible que l'inflation des dépenses des villages qui se développent. Afin d’atténuer cet effet de levier, une répartition accentuant la participation assise sur le nombre d’habitants pourrait être étudiée, mais il serait déraisonnable de vouloir maintenir à tout prix la participation par élève à 660 €.

 

Le point sur les rythmes Peillon

Une réunion hier, une ici ce soir et simultanément une autre sur le même sujet organisée sous l'égide de la CCRC. (Lire ici)

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6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 20:05

 

Logo non réforme des rythmes scolairesLe point sur les rythmes scolaires Peillon

le 5 novembre et

boycott du 13 novembre 2013

 

A Clairegoutte, aucun intérêt ni aucune solution n’ont encore été trouvés malgré l’accumulation des réunions (3 cette semaine !) consacrées à cette prétendue réforme Peillon. Les retours d’expérience des communes voisines pionnières dans la mise en œuvre du projet Peillon confirment à nos yeux que toutes les menaces et inquiétudes dont le dispositif est porteur sont fondées et en particulier le renforcement des inégalités territoriales. Le gouvernement prétendument socialiste perpétue et accentue l’effet Matthieu (1).

A ce jour, si les nouveaux rythmes étaient appliqués, la seule certitude pour les enfants de Clairegoutte, c’est qu’ils devraient se lever tôt un matin de plus. Pour les collectivités, la seule certitude, c’est que ça leur coûterait cher. Pour les habitants, via les impôts locaux, la seule certitude, c’est que ça leur coûterait cher aussi.  

Pour partager son expérience, l’élu compétent d’une proche Communauté de Communes a été invité à présenter les T.A.P. (les TAP, ce sont les Temps d’Activités Périscolaires) de Roye et Magny-Vernois. Là-bas, moyennant quelques ajustements rapidement effectués, tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes, l’école départementale de musique, des associations, des bénévoles, des retraités, s’investissent dans des ateliers qui constituent l’offre variée proposée aux enfants. Une représentante de parents d’élèves élue s’interroge quant à savoir si ce modèle -si c’en est un avec les temps de travail à temps très partiel qu’il entraîne lorsque les intervenants sont rémunérés- est transposable au milieu de la campagne… Notre voisin n'a pas de solution non plus et se défend d’être venu nous vendre quoi que ce soit. Il soutient la réforme comme la corde soutient le pendu, « il y a un décret, alors on n’a pas le choix ».

Tous les participants invités à ces séances répétées de brainstorming perçoivent les aberrations d’un dispositif qui, surtout dans notre contexte rural, ne peut pas atteindre les objectifs affichés (moins de fatigue pour les enfants et ouverture à l’art à la culture et au sport), et dont on ne voit pas comment il pourrait permettre de lutter contre le principal fléau de l’école ; l’échec scolaire dont sont prioritairement victimes les élèves issus des milieux les moins favorisés.

La société civile tente (vainement pour l’instant) de se faire entendre. Après la participation record des enseignants en grève nationale contre les rythmes Peillon début 2013 (exceptionnellement, l’école de Clairegoutte était fermée !), les parents d’élèves ont décidé à leur tour de faire connaître leur sentiment sur la question en s’associant au vaste mouvement de boycott national du 13 novembre. 

Le black out des médias sur cette initiative citoyenne, indépendante des syndicats et des partis, donne une indication de la trouille que ce mouvement suscite pour notre gouvernement qui est déjà en train de battre tous les records d’impopularité de la 5ème République.

 

non réforme des rythmes scolaires 

 

(1) Né en Galilée, Matthieu, était percepteur des impôts à Capharnaüm avant de devenir l'un des douze apôtres. Dans l'évangile selon saint Matthieu, on peut lire cette phrase (25:29) : « Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a. ». L'effet Matthieu désigne, de manière très générale, les mécanismes par lesquels les plus favorisés tendent à accroître leur avantage sur les autres. Parlant de « celui qui n'a pas », Saint Matthieu poursuit sa parabole ainsi : "Et ce propre à rien de serviteur, jetez-le dehors, dans les ténèbres : là seront les pleurs et les grincements de dents."

 

« Propres à rien » de tout le(s) pays, unissons-nous ! 


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11 octobre 2013 5 11 /10 /octobre /2013 19:20

Enfermés dans leur tour d’ivoire, nos dirigeants feignent d’ignorer, la contestation qui gronde, les mobilisations qui s’organisent et se fédèrent autour de propositions concrètes. 

Reforme-des-rythmes-scolaires-BFMTV-2013.JPG

 

Les nouveaux rythmes scolaires concernent six millions d’élèves, dix millions de parents et 350 000 enseignants des écoles. Et si l'intention sur le fond pouvait être louable, elle souffre de nombreux vices cachés: le manque d’approbation des enseignants, le rejet par les parents, un financement insuffisant qui va renforcer les inégalités territoriales ou encore l’absence d’ambition pour un véritable service public du périscolaire. Autant de pistes que le gouvernement va devoir explorer s’il veut se sortir du piège dans lequel il s’est lui-même enfermé.

 

1 Obtenir un consensus, mais un vrai, cette fois...

Le décret d’application, rédigé sans concertation et renvoyant aux communes la responsabilité de l’organisation de ces nouveaux rythmes tout comme le financement et le contenu des activités périscolaires, a été clairement désapprouvé. Le 8 janvier 2013, le conseil supérieur de l’éducation, instance consultative qui réunit syndicats d’enseignants, fédérations de parents d’élèves et collectivités locales, a massivement rejeté ce texte (5 voix pour, 23 contre, 30 abstentions et 14 refus de vote). Difficile de parler de consensus… Que faire ? Ouvrir rapidement une large concertation avec les animateurs, les enseignants, les familles et les élus semble aujourd’hui indispensable. Le décret doit être retouché pour redonner du pouvoir à la communauté éducative. Comme le propose le SNUipp-FSU, premier syndicat en primaire, l’avis du conseil d’école, où siègent parents, enseignants et élus, devrait notamment être obligatoirement pris en compte.

 

2 Assurer un financement sur le long terme…

C’est un gros point noir de ce chambardement. Dès le départ, aucun financement pérenne n’a été envisagé par le gouvernement pour aider les communes sur le long terme. Concrètement, l’État a mis à la disposition de celles qui ont appliqué les nouveaux rythmes dès 2013 un «fonds d’amorçage» doté de 250 millions d’euros. Une aide qui s’élève, pour cette année scolaire, à 50 euros par élève, portée à 90 euros dans les communes éligibles à la dotation de solidarité urbaine. Seulement ces dernières continueront de toucher une aide de 45 euros par enfant l’année prochaine. S’ajoute pour toutes les communes une prestation de 53 euros par enfant versée par les caisses d’allocations familiales. Prestation «pérennisée» uniquement sur trois ans… Sans surprise, ce coup de pouce ponctuel pour des dépenses qui, elles, seront durables ne passe pas auprès des élus locaux, déjà confrontés à des baisses drastiques de dotations.

Selon l’Association des maires de France, la réforme coûterait environ 100 à 150 euros par an par enfant. Une somme que les collectivités devront assumer seules tôt ou tard. Au final, la qualité de la réforme, notamment concernant les activités périscolaires, reste tributaire des budgets communaux, dont les investissements dans les écoles varient déjà selon les municipalités d’un à dix… Le risque d’un renforcement de ces inégalités territoriales est donc bien réel. Aujourd’hui, le gouvernement doit instaurer un financement pérenne de cette réforme, ce qui passe par un engagement budgétaire clair. Mais aussi mettre sur pied un système de péréquation entre les communes s’il veut garantir l’égal accès à une offre éducative ambitieuse.

 

3 Offrir d’urgence un périscolaire de qualité

Vincent Peillon martèle l’argument : grâce à sa "réforme", 80 % des enfants auront accès à des activités culturelles ou sportives, contre seulement 20 % auparavant. Oui, mais lesquelles ? Comme on peut le constater depuis un mois, ces activités varient du tout au tout selon les communes. Du cours de théâtre assuré par un intervenant qualifié, à de simples séances de balle au prisonnier organisées par l’assistante maternelle, voire un vacataire sans Bafa (20 % de ceux intervenant à Paris)… «Les activités périscolaires, c’est clairement d’autres conditions que le centre de loisirs, confie un animateur gréviste d’Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). On se retrouve face à beaucoup plus d’enfants sur un temps plus court avec des intentions pédagogiques différentes.» Le tout, souvent, sans autres locaux que la classe du professeur, ou la cour de récréation quand la météo le permet. Enfin, la gratuité de ces activités, que Vincent Peillon ne peut imposer puisque hors du temps scolaire, est loin d’être garantie. De nombreuses communes, touchant pourtant une aide, facturent déjà directement aux familles ce périscolaire auquel toutes les bourses ne pourront donc pas avoir accès.

Comment y remédier ? Déjà, en tentant d’organiser ces activités périscolaires de manière plus cohérente. Comme, par exemple, en les regroupant sur une après-midi par semaine, plutôt que de les morceler et de ne laisser aux animateurs que peu de temps pour les mettre en place. Surtout, le gouvernement ne peut faire l’économie d’une réflexion plus large sur le cadre général à donner à ce périscolaire. En l’état, la réforme des rythmes témoigne surtout de la tentation gouvernementale de déscolariser certaines disciplines, comme le sport ou la musique, et de s’en décharger sur les collectivités locales. Une tout autre ambition serait de créer un service public des loisirs et de l’accueil de l’enfant, garantissant un statut et une formation à tous les animateurs, ainsi que la gratuité des activités...

 

4 Imaginer d’autres rythmes pour la maternelle

Même le président de la FCPE, Paul Raoult, fervent soutien de cette réforme, le reconnaît : la mise en application des nouveaux rythmes en maternelle a été «collectivement mal pensée». Tout simplement parce qu’il était aberrant de considérer que le rythme d’un enfant de trois ans, en petite section, pouvait être le même que celui d’un élève de dix ans en CM2. Pour les communes qui ont décidé de placer les activités périscolaires en début d’après-midi, un sérieux problème s’est vite posé : la sieste. Après le repas, les petites et moyennes sections ont un temps de sommeil ou de repos qui peut durer plus d’une heure, parfois une heure et demie. D’où ces situations ubuesques rapportées ici et là, d’assistantes maternelles obligées de réveiller – difficilement – les enfants pour les emmener en activités périscolaires ! « Une aberration totale », souligne la chronobiologiste Claire Leconte.

La fin de la coupure du mercredi est également mal vécue par beaucoup de parents et d’enseignants de maternelle. « À cet âge, quatre jours d’école, c’est déjà long, souligne une directrice de maternelle. Je ne vois pas en quoi ils seront moins fatigués en se levant un jour de plus. » Quant aux activités périscolaires, elles compliquent surtout la mise en place des repères spatio-temporels essentiels à cet âge. «Le passage permanent d’un adulte à un autre est source d’angoisse et de déstabilisation, témoigne une prof parisienne. Ils restent dans les mêmes locaux, avec le même matériel mais les règles changent ! Comment voulez-vous qu’ils s’y retrouvent ?» Ce constat, largement partagé, devrait inciter le gouvernement à ne pas laisser la situation perdurer. La spécificité de la maternelle doit être prise en compte dans cette réforme qui doit exclure à tout le moins certaines organisations comme celles qui amputent la sieste.

 

5 Arrêter de faire croire qu’un «bon» rythme scolaire est LA clé d’un meilleur apprentissage.

La principale erreur de Vincent Peillon a été, peut-être, de faire de cette modification des rythmes l’une des priorités de son action. Certes, son postulat de départ est tentant : il faudrait mieux répartir le temps scolaire afin de programmer les enseignements les plus exigeants intellectuellement au moment où la faculté de concentration des élèves serait la plus grande. Mais voilà, cette vision biologisante de la réussite des élèves n’est qu’une vue de l’esprit et sûrement pas l’une des clés essentielles pour lutter contre l’échec scolaire. Tant bien même elle le serait, les préconisations des fameux chronobiologistes, qui situent les pics de vigilance entre 9h30-11 heures et 15h30-16h30, sont, de toute manière, totalement ignorées par la mise en place chaotique de la réforme !

Surtout, les chercheurs spécialisés dans la lutte contre l’échec scolaire savent que la nature des activités et le rapport des élèves à elles sont bien plus fondamentaux que la simple quantité d’activités proposées et leurs horaires. « La vraie question est de savoir comment rendre pertinentes des activités d’apprentissage dans toutes les disciplines, souligne notamment Jean-Yves Rochex, chercheur à Paris-8. On peut faire du travail en orthographe qui soit ludique et porteur d’apprentissage, de la même manière qu’on peut faire du foot avec des élèves sans qu’ils n’apprennent rien !»

Le gouvernement aurait donc tout à gagner à remettre, autant que faire se peut, la question des rythmes à sa juste place. Et s’attarder sur des questions vraiment cruciales comme la réduction des effectifs en classe, la formation initiale et continue des enseignants ou encore la révision des programmes.

 

sources: BFMTV et L'Humanité.

 

Quelques jours après la publication de l’article ci-dessus, une information complémentaire mérite d’être apportée. Les opérations sporadiques locales, telles que celles qui sont citées sur la page de BFMTV, convergent vers un mouvement plus global. Relayé par les réseaux sociaux, un appel au boycott de la journée du mercredi 13 novembre 2013 se développe dans tous les départements. Cette action conduite à l’initiative de parents d’élèves, dont l’avis n’a pas été souvent sollicité, permettra aux élus locaux d’estimer, à quelques mois des élections municipales, le niveau d’adhésion ou de refus que leurs administrés apportent au projet Peillon.

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6 octobre 2013 7 06 /10 /octobre /2013 12:09

 

Réunion du 1er octobre 2013

 

Toutes les parties intéressées au projet (Délégués des communes au SIVU, Communautés de communes, Education Nationale, Francas) sont représentées.

L’architecte expose les plans définitifs qu’il a tracés. Les quelques modifications demandées lors de la réunion précédente ont été intégrées. Un découpage par lots (maçonnerie, menuiserie, couverture…) a été effectué. C’est à ce stade qu’il devient possible d’établir une estimation réaliste du coût des travaux. Tout compris, c'est-à-dire entreprises, honoraires d’architecte, coordination SPS (*), étude de sol, bureau de contrôle… inclus, la dépense s’élèverait à 198 000 € hors taxes. Quelques surcoûts sont néanmoins possibles ; certains dépendent du résultat des études préalables en cours ou à venir (étude de sol, étude thermique), d’autres relèvent de la libre appréciation des élus comme la végétalisation du toit. La certification Bâtiment Basse Consommation (BBC) n’est pas requise pour la construction nouvelle mais sa conception vise à répondre aux exigences de cette norme. L’ensemble des surfaces aménagées sera donc traité avec une attention particulière en ce qui concerne l’acoustique et l’isolation / chauffage.

L’architecte va poursuivre sa mission, préparer les appels d’offres et parallèlement les dossiers de demandes de subventions vont être constitués par la Communauté de Communes Rahin et Chérimont.

 

Le point sur la semaine Peillon

Si l’incertitude demeure quant à la fréquentation attendue, on peut au moins être sûr que grâce aux nouvelles installations, les conditions d’accueil avant 8 heures 20 et après 16 heures 30 seront excellentes. En ce qui concerne les nouveaux temps périscolaires imposés par les rythmes Peillon, selon que tous les élèves rentrent majoritairement à la maison ou restent au pôle, il faudrait pouvoir accueillir jusqu’à 150 élèves dans les trois salles mutualisées… Aussi enrichissantes qu’elles soient, il faudrait –paradoxalement- presque souhaiter que les activités proposées n’attirent pas trop d’enfants pour qu’ils puissent être accueillis convenablement !

La réalité des effectifs se situera évidemment dans cette large fourchette que l’on peut cependant déjà réduire. Là où l’expérience a déjà commencé, lorsqu’un faible niveau de fréquentation est constaté, l’échec peut être mis en relation avec différents paramètres ; activités proposées ne suscitant guère d’intérêt, activités proposées intéressantes mais trop lourdes à mettre en œuvre en moins de 45 minutes, et surtout problèmes de récupération des enfants après le temps périscolaire lorsque les actions ne se déroulent pas sur le lieu de résidence… à cela s’ajoute, la prise de conscience par les habitants, du coût que les collectivités devront répercuter sur la fiscalité locale. La période préélectorale et l’instrumentalisation de ce débat à des fins de politique politicienne ne contribuent pas à apporter de sérénité à ce problème déjà suffisamment complexe.

Ce qu’on peut constater c’est que là où les nouveaux rythmes s’appliquent, alors que globalement, seuls quelques enfants participent à des activités complémentaires, tous doivent se lever tôt un jour de plus et tous finissent la semaine plus fatigués qu’avant (la suppression de ¾ d’heure de classe quotidienne qu’elle soit compensée par ¾ d’heure d’activités périscolaires ou par rien du tout, n’apporte pas de repos). Par conséquent, cette prétendue réforme accroît pour tous les écoliers la pénibilité qu’elle était censée réduire et ne permet qu’à une minorité d’élèves de s’ouvrir à des activités sportives, de loisirs ou culturelles ; elle va à l’encontre des objectifs qui lui étaient assignés…

 

Chaque organisateur d’un tel service pourrait légitimement s’interroger sur la manière et dans quelle mesure le dispositif qu’il met en place, censé permettre aux élèves de mieux apprendre -dixit Peillon- contribuera à atteindre ce louable objectif si tant est que cela soit possible dans les conditions imparties.

Le fait que même chez les plus fervents affidés du ministre, la mise en route soit aussi laborieuse, augure mal de la généralisation et de la pérennisation de la semaine de 4,5 jours.

 

(*) SPS : La coordination Sécurité Protection de la Santé vise, pour tout chantier de bâtiment ou de génie civil où interviennent plusieurs entrepreneurs ou travailleurs indépendants, à prévenir les risques issus de leur coactivité et à prévoir l'utilisation de moyens communs. À cet effet, le maître d’ouvrage désigne un coordonnateur SPS, dont les rôles, missions et responsabilités sont définis par le Code du travail.

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29 juillet 2013 1 29 /07 /juillet /2013 10:46

Locaux périscolaires à Clairegoutte

 

L’ébauche qui avait été présentée le 17 avril 2013 a été retravaillée par l’architecte pour arriver au stade dit de l’Avant Projet Sommaire (APS). Les modifications apportées résultent des observations qui ont été formulées mais aussi des exigences réglementaires très strictes pour ce type de locaux. Sur le plan ci-dessous, on peut noter que la mutualisation (en rouge) qui avait été souhaitée est obtenue sans perturber le fonctionnement des classes.

 Plan-ecole-Clairegoutte-horizontal.JPG

L’implantation du bureau des Francas a été revue pour gagner en accessibilité, limiter la circulation dans les couloirs et offrir une meilleure vision sur les entrées sorties de l’école.

Les plafonds des deux grandes salles recevront un traitement thermique et acoustique adapté pour rendre ces pièces, habitables et fonctionnelles en vue de l’intensification de leur utilisation.

Un couloir doit être créé entre le nouveau et l’ancien bâtiment afin que les circuits d’évacuation soient conformes à la réglementation.

L’évolution du classement de notre région en matière de risque sismique, oblige à désolidariser complètement de l’existant, les structures renforcées des constructions nouvelles. Toutefois, cette contrainte n’aura pas de répercussions du point de vue esthétique ; la construction projetée reprendra les mêmes codes architecturaux (béton, métal, pierre…) que l’ancienne.

L’étude thermique qui permettra de s’assurer que l’installation géothermique est suffisamment puissante pour chauffer les volumes supplémentaires, n’est pas encore réalisée ; le devis de cette mission ne devrait plus tarder à parvenir au SIVU.

Une incertitude demeure quant au dimensionnement des installations projetées, mais il n’y a toujours personne qui soit en mesure d’estimer la fréquentation du périscolaire, si le projet Peillon de semaine étalée sur 4,5 jours entre en application. 

 

L’architecte viendra présenter l’Avant Projet Définitif (APD) au cours de la prochaine réunion, fixée au 17 septembre.

 

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