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  • : information à Belverne
  • : Développer l'expertise citoyenne. Permettre aux habitants d'un petit village de prendre part à la gestion de leur commune. Services publics, chantiers, urbanisme, budget..., chacun peut s'informer, réfléchir, se forger une opinion sur les sujets dont débat le conseil municipal au niveau local et aussi plus globalement comprendre les grands enjeux du Monde en pleines tribulations...
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8 mai 2014 4 08 /05 /mai /2014 07:49

8 mai

 

Hermann Rauschning était un essayiste et un homme politique allemand, membre du Parti national-socialiste des travailleurs.

Président du Sénat de Dantzig, il démissionne en 1935, et doit fuir l'Allemagne. Exilé en Suisse, en France, puis aux États-Unis, il devient un opposant au régime nazi, et écrit plusieurs ouvrages parmi lesquels « Hitler m’a dit » (1939). Dans ce livre, il prétend relater les confidences qu'il aurait reçues de Hitler lors d'entretiens particuliers. Rien ne permet de confirmer l'authenticité des propos rapportés et là n’est pas la question car au travers ces supposées confidences, il cherche à avertir ses contemporains du caractère délibérément dangereux qui fondait le projet politique du régime. Malgré la perspicacité du discours, les menaces qui pesaient sur le monde se sont hélas concrétisées au cours des 6 années qui suivirent.

  

« Nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une jeunesse intrépide, cruelle. Elle saura supporter la douleur. Je ne veux en elle rien de faible ni de tendre. Je la ferai dresser à tous les exercices physiques. Je ne veux aucune éducation intellectuelle. Le savoir ne ferait que corrompre mes jeunesses. L’Allemagne ne sera véritablement l’Allemagne que lorsqu’elle sera l’Europe. Tant que nous ne dominerons pas l’Europe, nous ne ferons que végéter. »

d’après Hermann Rauschning, « Hitler m’a dit » (1939).

 

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28 novembre 2013 4 28 /11 /novembre /2013 22:48
Les jours heureux
les-jours-heureux-film-Gilles-Perret.jpgEntre mai 1943 et mars 1944, sur le territoire français encore occupé, seize hommes appartenant à tous les partis politiques, tous les syndicats et tous les mouvements de résistance, vont changer durablement le visage de la France. Ils vont rédiger le programme du Conseil National de la Résistance intitulé magnifiquement : « Les jours heureux ». Ce programme est encore au cœur du système social français puisqu’il a donné naissance à la sécurité sociale, aux retraites par répartition, aux comités d’entreprises. C’est cette histoire que nous raconte ce documentaire passionnant de  Gilles Perret (Mémoires d’ouvriers).

 

 

Les jours heureux

   De Gilles Perret

 

Le jeudi 5 décembre 2013

 

à 20h15

Au cinéma Colisée à Montbéliard

  

La projection sera suivie d'un débat avec Stéphane PERRIOT, monteur du film.

Organisation : Le Cinéma et Rien d’Autre, Les Amis du Monde Diplomatique Nord-Franche-Comté, les Amis de l’Emancipation Sociale et L’Atelier.  

 

 

 

 

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25 septembre 2013 3 25 /09 /septembre /2013 18:45

Écoutez les bien, car nos paysans

 ont peut-être bientôt fini de chanter...

 

 

 

A peine les négociations sur la PAC 2014-2020 ont-elles rendu leurs arbitrages, que déjà l’Union Européenne ouvre ses portes à un nouveau marché de dupes, notamment pour le secteur agricole.

Cette année (en 2013), l’aval des États, et donc de la France, a été donné aux Parlementaires européens pour entamer des négociations avec les États-Unis afin de parvenir d’ici 2015 à un accord sur le commerce transatlantique et le partenariat d'investissement entre l'Union Européenne et les États-Unis d'Amérique. Un diplomate européen explique, «l’objectif des Américains, est surtout d’imposer leurs normes réglementaires, sanitaires… – les barrières dites “non tarifaires” – aux Européens ». Autrement dit, Washington compte bien voir le marché européen s’ouvrir à ses produits OGM, ses poulets chlorés ou encore sa viande bovine aux hormones… Dans ce vaste programme, la question des barrières tarifaires est globalement secondaire car hormis certains secteurs, notamment les produits agricoles pour lesquels les droits de douanes sont effectivement supérieurs dans l’Union européenne, les taxes douanières appliquées par les États Unis et l’Union européenne sont basses et se situent autour de 3% ; en règle générale les différences entre ces deux partenaires sont minimes (environ 1% d'écart). En réalité, ce projet, vise à contraindre les européens à renoncer à leurs normes sociales, sanitaires, environnementales, culturelles… C’est sur ce dernier point que les gouvernements semblent se focaliser, mais l’exception culturelle, aussi importante soit-elle, n’est que l’arbre qui cache une forêt appelée libre-échange dont l’agriculture ne sera pas la seule victime.

Les services publics (notamment, l’éducation, la santé et les services sociaux, l’approvisionnement en eau, les services postaux et les transports publics) déjà affaiblis sont particulièrement visés.

L’accès des citoyens à un Internet libre mais aussi à des médicaments bon marché est menacé par le renforcement des droits de propriété intellectuelle.

Un autre danger majeur est l’introduction d’un mécanisme juridique spécial d’arbitrage investisseur/État. Comme l’expliquent les responsables d’ATTAC, « Les investisseurs privés pourraient être dotés du droit d’attaquer directement des gouvernements souverains qui, au nom de l’intérêt général, auraient fait des choix de politiques publiques qu’elles estimeraient contraires à leurs droits de propriété et à la sécurité de leurs investissements, ou qu’elles considéreront comme des discriminations déloyales en faveur des économies locales. » Cette clause que les États Unis veulent introduire existe déjà dans plusieurs accords de libre-échange bilatéraux et a déjà produit ses effets. En vertu de l’Accord de Libre-Échange Nord-Américain (ALENA), la firme américaine Lone Pine Resources Inc. défie le moratoire sur la fracturation hydraulique émis par la province canadienne de Québec et poursuit le gouvernement canadien pour des compensations. De même, Philip Morris international a lancé une attaque massive contre la Convention-cadre de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte antitabac, en utilisant les règles et procédures de protection de l’investissement.

Cet accord s'il était adopté, affaiblirait toutes les normes européennes… jusqu’au droit du travail. Par conséquent, tous les pans de la société sont visés, car ouvrir totalement ce grand marché transatlantique pour concurrencer un pays qui ne respecte ni mesures de protection  environnementale (les USA n'ont pas ratifié le protocole de Kyoto en 2001), ni protection sociale..., c’est continuer de s’inscrire dans l’Europe de l’impuissance, de l’austérité et de l’absence de solidarité. Ces perspectives ne peuvent pas nous laisser indifférents et les élections européennes de 2014 devraient donner aux citoyens l'occasion de se faire entendre.

Mêlons-nous de ce qui nous regarde !

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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 21:36

Tous au Palais-Royal à Paris le 20 octobre, 14 heures

 

CRAC art et culture conformes à la constitutionUn rassemblement citoyen réunira le 20 octobre, à partir de 14 heures, place du Palais-Royal, les Français en colère contre la scandaleuse réponse du Conseil constitutionnel, qui entérine l’impunité pénale dont bénéficie la corrida dans certaines localités du sud de la France. Face à cette infamie, les Français rappelleront qu’ils sont en grande majorité pour l’abolition de la corrida. Ils exigeront que la proposition de loi que va déposer, de façon imminente, Geneviève Gaillard, députée PS des Deux-Sèvres, soit débattue à l’Assemblée nationale, et que soit instauré parallèlement un référendum national. Ils demanderont également à Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, de confirmer son engagement pour l’abolition et pour le retrait de la corrida du PCI, patrimoine culturel immatériel.

Des manifestations sont mises en place un peu partout dans le pays, mais ne nous leurrons pas ! Des petits ou moyens rassemblements dispersés n’auront pas grand impact, et surtout n’inquiéteront pas nos politiques. Le plus gros rassemblement doit se faire à Paris, là où le Conseil constitutionnel a pris cette décision scandaleuse. C’est donc bien là que nous devons tous nous retrouver, dans l’union. Plus nous y serons nombreux, plus nous aurons du pouvoir !

 

L’équipe du CRAC Europe

 

Pour réfléchir encore ici.
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6 juillet 2012 5 06 /07 /juillet /2012 21:54

Charité, solidarité.

 

La solidarité ne permet toujours pas de réunir les fonds nécessaires pour financer la recherche et la lutte contre la misère, le handicap et la maladie. Ces causes doivent encore compter sur la charité.

C’est la raison pour laquelle, avec la bénédiction du gouvernement, est publié chaque année au Journal Officiel, le calendrier de la trentaine d’appels à la générosité publique. Des journées sont organisées pour les lépreux, la campagne du Neurodon, en passant par la quinzaine de l’école publique, la semaine nationale de la famille, du cœur, ou des personnes âgées, le Pasteurdon, les Restos du cœur, le Sidaction et le Téléthon. Charité, solidarité peu importe les mots penseront certains, pourvu que l’argent soit collecté…

 

La charité repose sur la générosité et suppose en général le désintéressement. Etre généreux, c’est défendre les intérêts de l’autre bien qu’ils ne soient pas les miens. En agissant pour lui, on n’agit pas pour soi. Cette contribution, n’est dictée que par le sens moral et même si elle peut être encouragée, par le sentiment religieux par exemple, elle reste totalement libre.

 

La solidarité est une façon de se défendre à plusieurs. Etre solidaire, c’est défendre les intérêts de l’autre, parce qu’ils sont aussi – directement ou indirectement – les miens. En agissant pour lui, on agit aussi pour soi parce que nous avons les mêmes ennemis ou les mêmes intérêts, parce que nous sommes exposés aux mêmes attaques. Si certaines actions solidaires comme la participation à des grèves sont totalement libres, d’autres comme les contributions sociales ou le paiement de l’impôt doivent être fixées par des règles communes ; les lois.

 

On peut retenir de ces définitions que lorsqu’elle s’exerce, la charité est moralement supérieure à la solidarité. Ce qui peut sembler paradoxal, c’est que plus les riches sont égoïstes plus la générosité est une vertu morale, qui leur plaît ; avec cette formule ils ne donnent que ce qu’ils veulent et cela leur coûte infiniment moins cher qu’une imposition solidaire.

 

On comprend qu’un de leurs nervis déclare à tous vents, dans la presse (L’Express 18/06/2012): « ...comment construire pour l'avenir notre socle de valeurs autour de trois mots (…). D'abord, la générosité. », à la radio (France Inter 8h 20, le 25/06/2012 ) : « Le premier mot qui caractérise l'UMP, c'est générosité. ». Venant du chef de ce parti prétendu populaire, cette assertion est révélatrice.

 

L’histoire nous montre que socialement, la solidarité qui est une vertu politique, est plus efficace que la générosité. Si on avait compté sur la générosité des riches pour que les pauvres puissent se soigner, les pauvres mourraient sans soin. Si on avait compté sur la générosité pour que les vieux puissent bénéficier d’une retraite, les vieux mourraient dans la misère.

Dès la Libération, un système solidaire inscrit au programme du Conseil National de la Résistance, a été mis en place ; ainsi est née la Sécurité Sociale à laquelle chacun contribue selon ses moyens et dont chacun reçoit selon ses besoins.

Cela indique le chemin, à quoi la morale et la charité ne suffiront jamais. Le combat contre la misère, l’exclusion, la précarité et pour l’égalité des droits est avant tout un combat politique dont les systèmes solidaires sont les victoires. La Sécurité Sociale, la fiscalité, les syndicats ont fait beaucoup plus pour la justice que toute la générosité dont tel ou tel aurait su faire preuve, et développer la solidarité, ça n’empêche pas d’être généreux.

 

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28 mai 2012 1 28 /05 /mai /2012 21:58

La Commune toujours vivante !

 

La parution l’an dernier sur ce Blog, d’un billet rappelant le 140ème anniversaire de la Commune de Paris, a pu étonner comme en témoignent les commentaires reçus ; explication.

 

La Commune, 140 ans et toujours moderne

En 2011, année préélectorale, en pleine période de désignation des candidats, les modalités de choix exposées dans l’Appel du comité central de la Garde nationale de la Commune de Paris, pourtant lancé le 25 mars 1871, conservaient une remarquable modernité qu’il m’a paru judicieux de rappeler à l’occasion de cet anniversaire.

 

La Commune, 141 ans et toujours au cœur de l’actualité

En 2012, François Hollande, notre nouveau Président a voulu placer son mandat sous le double signe de la recherche et de l’enseignement. Il a ainsi rendu hommage à Marie Curie, double prix Nobel pour ses travaux sur la radioactivité et à Jules Ferry, promoteur de l’école publique, laïque et obligatoire qu’il a instituée en 1882.

Attribuer sans réserve tant d’honneur à J. Ferry, c’est continuer à oublier que dès 1871, la Commune dont il fut un adversaire résolu, avait déjà instauré l’école gratuite et laïque.

 

Un modèle affiche-Commune-ecole-laique.jpg

Le 20 Avril 1871, Édouard Vaillant, nommé délégué à l’Enseignement créa, une commission chargée d’établir dans tous les arrondissements de Paris le même modèle d’enseignement intégral, primaire et professionnel, laïque et gratuit, incluant les arts et la culture pour tous, filles et garçons. Cette commission, aussitôt à l’œuvre (l’affiche ci-contre est datée du 23 avril 1871) comprenait notamment le peintre Gustave Courbet, l’écrivain Jules Vallès, le républicain radical Jules Miot, l’instituteur Augustin Verdure et le poète et chansonnier Jean-Baptiste Clément. Leur mission sera brutalement interrompue. La Commune de Paris a été anéantie un mois plus tard au cours de la Semaine sanglante (du 22 au 28 mai 1871), dramatique guerre civile, au cours de laquelle l’armée aux ordres de Thiers, exterminera 30 000 Parisiens (*).

 

 

(*)Les Prussiens, en 1870-71, se conformant aux lois de la guerre, arrêtaient la tuerie, quand les soldats français se rendaient(…). Les patriotes bourgeois, après la défaite de la Commune, n'ont observé aucune des lois de la guerre contre les ouvriers et les socialistes, qui cependant étaient des Français, des patriotes. Pendant les huit jours de la Semaine sanglante, ils fusillèrent sans relâche et sans merci les hommes, les femmes et les enfants; ils les arrêtaient pêle-mêle, ils fouillaient les maisons où ils croyaient que les vaincus s'étaient réfugiés et, pour aller plus vite, ils les entassaient dans les cours des casernes et les mitraillaient.

Paul Lafargue (1842-1911)

 

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6 mai 2012 7 06 /05 /mai /2012 18:03

 

Le syndrome du larbin.

 

 

 

 

 

 

 

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2 mai 2012 3 02 /05 /mai /2012 08:42

Soyez attentifs…

 

« La prochaine fois que vous entendrez des gens qui (…) exigent que nous détruisions notre filet social de sécurité ou sabrions dans les dépenses au moment où l’économie reste profondément déprimée, voici ce que vous devrez garder en tête : ils ne savent pas de quoi ils parlent. ».

Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008

New York Times, 26 février 2012.

Lisbonne - La situation est ici dramatique, avec un taux de chômage qui s’est envolé au-delà de 13%. C’est encore pire en Grèce, en Irlande, et sans doute en Espagne. L’Europe dans son ensemble paraît retomber dans la récession.

Pourquoi l’Europe est-elle devenue « l’homme malade » de l’économie mondiale ? Tout le monde connaît la réponse. Malheureusement, la plupart de ce que les gens croient savoir est faux - et ces lectures erronées des malheurs de l’Europe déforment nos conceptions en matière économique.

Lisez une tribune sur l’Europe ou un compte rendu soi disant factuel, et vous rencontrerez probablement l’une de ces deux thèses, que je qualifie de version républicaine et de version allemande, mais dont aucune ne s’accorde avec les faits.

La version républicaine qui constitue l’un des thèmes centraux de la campagne de Mitt Romney, c’est que l’Europe est en difficulté parce qu’elle dépense trop pour aider les pauvres et les malheureux, et que nous assistons à l’agonie de l’Etat providence. Cette version est d’ailleurs un thème favori de la droite. En 1991, lorsque la Suède était victime d’une crise bancaire provoquée par la déréglementation (cela ne vous rappelle rien ?), le Cato Institute a publié un rapport triomphant clamant que cela prouvait la faillite du modèle de l’État providence.

Ai-je mentionné que la Suède, qui a encore un Etat providence très généreux, enregistre actuellement des performances brillantes, avec une croissance économique plus rapide que celle de toute autre nation développée ?

Mais, soyons systématiques. Observons les 15 nations européennes qui utilisent actuellement l’euro (en laissant de côté Malte et Chypre), et classons-les en fonction du pourcentage du PIB qu’ils consacraient aux programmes sociaux, avant la crise. Les pays en difficulté (Grèce, Irlande, Portugal, Espagne, Italie) se distinguaient-ils par des programmes sociaux exceptionnellement importants ? Non, ce n’est pas le cas ; seule l’Italie était parmi les cinq premiers, mais ses dépenses étaient cependant inférieures à celle de l’Allemagne.

Ce ne sont donc pas les dépenses de l’Etats providence qui ont provoqué leurs difficultés.

Voyons ensuite la version allemande, qui affirme que tout le mal provient d’une irresponsabilité budgétaire. Cette version semble correspondre à la situation de la Grèce, mais à personne d’autre. L’Italie avait connu des déficits dans les années précédant la crise, mais ils étaient seulement légèrement supérieurs à ceux de l’Allemagne (l’importante dette de l’Italie est un héritage de politiques irresponsables menées il y a plusieurs années). Les déficits du Portugal étaient significativement inférieurs, tandis que l’Espagne et l’Irlande dégageaient en fait des excédents.

Au fait, des pays qui ne sont pas dans l’euro paraissent se permettre un déficit et une dette importants, sans pour autant être confrontés à des crises. La Grande-Bretagne et les États-Unis peuvent emprunter à long terme à des taux d’intérêt d’environ 2%. Le Japon, qui est beaucoup plus endetté que n’importe quel pays en Europe, Grèce incluse, ne paie que 1%.

En d’autres termes, l’hellénisation de notre discours économique, affirmant qu’il suffirait d’une année supplémentaire ou deux de déficits avant de se transformer en une nouvelle Grèce, est complètement dépourvue de fondement.

Alors, de quoi souffre l’Europe ? En vérité, le problème est essentiellement monétaire. En introduisant une monnaie unique sans disposer des institutions nécessaires pour lui permettre de fonctionner, l’Europe a en fait recréé les vices de l’étalon or ; vices qui ont joué un rôle majeur dans l’apparition et la prolongation de la Grande Dépression.

Plus précisément, la création de l’euro a favorisé un sentiment de sécurité illusoire parmi les investisseurs privés, faisant ainsi déferler d’énormes et insoutenables flux de capitaux vers toutes les nations appartenant à la périphérie de l’Europe. En conséquence de cet afflux de capitaux, les coûts de production et les prix ont augmenté, l’industrie est devenue non compétitive, et des nations dont les échanges commerciaux étaient relativement équilibrés en 1999, ont commencé a enregistrer d’importants déficits commerciaux. Puis la musique s’est arrêtée.

Si les pays de la périphérie avaient encore leurs propres monnaies, ils pourraient et voudraient utiliser la dévaluation pour rétablir rapidement leur compétitivité. Mais ils ne le peuvent pas. Ce qui signifie qu’ils vont subir une longue période de chômage de masse et seront lentement broyés par la déflation. Leurs crises de la dette sont principalement une conséquence de cette funeste perspective, parce que les économies déprimées aggravent les déficits budgétaires et que la déflation alourdit le fardeau de la dette.

Pourtant, comprendre la nature des difficultés de l’Europe ne procure que bien peu d’avantages aux Européens eux-mêmes. Les nations concernées n’ont à leur disposition que de mauvaises options : soit elles subissent les douleurs de la déflation, soit elles prennent la décision radicale de quitter la zone euro, ce qui n’est pas faisable, politiquement, avant que tout le reste n’ait échoué (la Grèce semble être proche de ce point). L’Allemagne pourrait aider à la résolution des problèmes en renonçant à sa propre politique d’austérité et en acceptant une inflation plus élevée, mais cela ne se produira pas.

Pour nous, cependant, comprendre ce qui se passe en Europe fait une énorme différence, car les lectures erronées de la situation de l’Europe sont utilisées pour mener des politiques qui seraient cruelles, destructrices, ou les deux à la fois. La prochaine fois que vous entendrez des gens qui invoquent l’exemple européen pour exiger que nous détruisions notre filet social de sécurité ou sabrions dans les dépenses au moment où l’économie reste profondément déprimée, voici ce que vous devrez garder en tête : ils ne savent pas de quoi ils parlent.

 

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1 mai 2012 2 01 /05 /mai /2012 20:06

 

 

 

 

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29 avril 2012 7 29 /04 /avril /2012 18:21

 Présidentielles 2012 : la stratégie des marchés

 

 

 

 

 

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