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  • : information à Belverne
  • : Développer l'expertise citoyenne. Permettre aux habitants d'un petit village de prendre part à la gestion de leur commune. Services publics, chantiers, urbanisme, budget..., chacun peut s'informer, réfléchir, se forger une opinion sur les sujets dont débat le conseil municipal au niveau local et aussi plus globalement comprendre les grands enjeux du Monde en pleines tribulations...
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9 novembre 2008 7 09 /11 /novembre /2008 21:12

Développement durable ?

 

On appelle oxymore une figure de style consistant à juxtaposer deux mots contradictoires, comme « Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille Le Cid 1636). Ce procédé autrefois réservé aux poètes pour exprimer l'inexprimable, est désormais régulièrement utilisé lorsqu'on veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes et nous faire croire à l'impossible. Pensez à un capitalisme moral, une mondialisation à visage humain, une guerre propre… ! Le « développement durable » relève de cet artifice.

Ça ne tient pas debout mais c’est justement le concept insensé et parfaitement équivoque de l'expression qui lui vaut son succès; certains retenant surtout le premier mot " développement ", entendant par là que le développement tel que mené jusqu'à maintenant doit se poursuivre et s'amplifier ; et, de plus, durablement (cinq ans, cent ans, mille ans ?) ; d'autres percevant dans l'adjectif " durable " la remise en cause des excès du développement actuel, à savoir, l'épuisement des ressources naturelles, la pollution, les émissions incontrôlées de gaz à effet de serre, le déséquilibre nord/sud...

Officiellement, il s’agirait d’un développement qui réponde aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs.

 

Cette expression repose sur le dogme de la croissance continue et infinie sur lequel s’est fondée la société de la technique ; comme si dans un espace fini, le développement pouvait être illimité. L’impossibilité est déjà démontrée par la connaissance scientifique, la discussion ne porte que sur l’échéance ; et les palliatifs qui pourraient, si on les appliquait fermement, la reculer légèrement.

Nicholas Georgescu-Roegen (1906-1994), professeur émérite à l’Université de Vanderbilt (Tenessee), économiste roumain dont le nom est associé au concept de “décroissance”, a démontré que sur notre planète où 20 % de la population consomme 80 % des ressources naturelles, même une croissance nulle ne suffirait pas à juguler l’épuisement de la Terre. Pour ces 20 % les plus riches, il n’est pas de développement qui puisse être durable : le concept même de développement doit être revu. De gré ou de force, il faudra bien se résoudre à amorcer une “décroissance économique”. Dans le meilleur des cas, si elle est organisée, elle pourrait être soutenable, conviviale sinon elle sera violente…

 

Le “Grenelle de l’environnement” aurait pu permettre d’engager ce virage salutaire. Mais, dans cet ancien camp militaire où on exécutait les gens après la Révolution, les riches au pouvoir ont pris l’habitude de rouler dans la farine les pauvres qui les ont élus. C’est là qu’en 1796 fut arrêté, avant d’être guillotiné, Gracchus Babeuf (lui qui ayant perçu l’avènement du capitalisme, un système « à l’aide duquel on parvient à faire remuer une multitude de bras sans que ceux qui les remuent en retirent le fruit », défendait la nécessité d’une insurrection pacifiste pour instaurer une société plus juste). C’est encore là qu’en 1968, les rêves des prolos insurgés, dévoyés par leurs syndicats, ont été exécutés par la bourgeoisie. C’est toujours là qu’en 2007, les écolos oeuvrant pour la protection de l’environnement, se sont laissés berner par les libéraux (aux commandes ou prétendument dans l’opposition), qui ne les ont invités que pour participer au nettoyage du champ de bataille. D’ailleurs, que cela concerne la gestion et le partage des ressources de la Terre ou la préservation de l’environnement, il ne fallait pas rêver, pour ceux qui nous gouvernent l’interprétation de « développement durable » ne laisse planer aucun doute :

« Le développement durable, c'est pas moins de croissance, c'est plus de croissance !»
Nicolas Sarkozy, le 20 mai 2008 à Orléans.

 

Puisqu’il faut bien appeler un chat, un chat, chacun peut réfléchir et s’interroger sur les conséquences de l’utilisation de cette antinomie, et commencer par ne plus l’employer pour lutter, au moins, contre la pollution sémantique.

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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 20:35

3 septembre 2012

 

Enzo est assis à sa place, parmi ses 32 camarades de CP. Il porte la vieille blouse de son frère, éculée, tâchée, un peu grande. Celle de Jean-Emilien, au premier rang, est toute neuve et porte le logo d'une grande marque.

La maîtresse parle, mais il a du mal à l'entendre, du fond de la classe. Trop de bruit. La maîtresse est une remplaçante, une dame en retraite qui vient remplacer leur maîtresse en congé maternité. Il ne se souvient pas plus de son nom qu'elle ne se souvient du sien. Sa maîtresse a fait la rentrée, il y a trois semaines, puis elle est partie. La vieille dame de 65 ans est là depuis lundi, elle est un peu sourde, mais gentille.
Plus gentille que l'intérimaire avant elle. Il sentait le vin et criait fort. Et puis il expliquait mal. Du coup Enzo ne comprend pas bien pourquoi B et A font BA, mais pas dans BANC ni dans BAIE ; ni la soustraction ; ni pourquoi il doit connaître toutes les dates des croisades. On l'a mis sur la liste des élèves en difficulté, car il a raté sa première évaluation. Il devra rester de 12h à 12h30 pour le soutien. Sans doute aussi aux vacances.
Hier, il avait du mal à écouter la vieille dame, pendant le soutien ; son ventre gargouillait. Quand il est arrivé à la  cantine, il ne restait que du pain. Il l'a mangé sous le préau avec ceux dont les parents ne peuvent déjà plus payer la restauration scolaire.

Il a commencé l'école l'an dernier, à 5 ans. L'école maternelle n'est plus obligatoire, c'est un choix des mairies, et la mairie de son village ne pouvait pas payer pour maintenir une école. Son cousin Brice a eu plus de chance : il est allé à l'école à 3 ans, mais ses parents ont dû payer. La sieste, l'accueil et le goûter n'existent plus, place à la morale, à l'alphabet ; il faut vouvoyer les adultes, obéir, ne pas parler et apprendre à se débrouiller seul pour les habits et les toilettes : pas assez de personnel. Les enseignants, mal payés par la commune, gèrent leurs quarante élèves chacun, comme une garderie. L'école privée en face a une vraie maternelle, mais seuls les riches y ont accès.

Brice a moins de mal, malgré tout, à comprendre les règles de l'école et ses leçons de CP, car le soir, en plus, il va à des cours particuliers; ses parents ne peuvent pas l'aider pour les devoirs, ils font trop d'heures supplémentaires.

Mais Enzo a toujours plus de chance que son voisin Kévin : il doit se lever plus tôt et livrer les journaux avant de venir à l'école, pour aider son grand-père, qui n'a presque pas de retraite.

Enzo est au fond de la classe. La chaise à côté de lui est vide. Son ami Saïd est parti, son père a été expulsé le lendemain du jour où le directeur (un gendarme en retraite choisi par le maire) a rentré le dossier de Saïd dans Base Élèves. Il ne reviendra jamais. Enzo n'oubliera jamais son ami pleurant dans le fourgon de la police, à côté de son père menotté. Il parait qu'il n'avait pas de papiers...  Enzo fait très attention : chaque matin il met du papier dans son cartable, dans le sac de sa maman et dans celui de son frère.
Du fond, Enzo ne voit pas bien le tableau.
Il est trop loin, et il a besoin de lunettes. Mais les lunettes ne sont plus remboursées. Il faut payer l'assurance, et ses parents n'ont pas les moyens.

L'an prochain Enzo devra prendre le bus pour aller à l'école. Il devra se lever plus tôt. Et rentrer plus tard. L'EPEP (Etablissement Public d'Enseignement Primaire) qui gère son école a décidé de regrouper les CP dans le village voisin, pour économiser un poste d'enseignant. Ils seront 36 par classe. Que des garçons. Les filles seront dans une autre école.

Enzo se demande si après le CM2 il ira au collège ou, comme son grand frère Théo, en centre de préformation professionnelle. Peut-être que les cours en atelier seront moins ennuyeux que toutes ces leçons à apprendre par coeur. Mais sa mère dit qu'il n'y a plus de travail, que ça ne sert à rien.

Le père d'Enzo a dû aller travailler en Roumanie, l'usine est partie là-bas. Il ne l'a pas vu depuis des mois. La délocalisation, ça s'appelle, à cause de la mondialisation. Pourtant la vieille dame disait hier que c'est très bien, la mondialisation, que ça apportait la richesse.

Ils sont fous, ces Roumains !

Il lui tarde la récréation. Il retrouvera Cathy, la jeune soeur de maman. Elle fait sa deuxième année de stage pour être maîtresse dans l'école, dans la classe de monsieur Luc. Il remplace monsieur Jacques, qui a été renvoyé, car il avait fait grève. On dit que c'était un syndicaliste qui faisait de la pédagogie. Il y avait aussi madame Paulette en CP ; elle apprenait à lire aux enfants avec des vrais livres ; un inspecteur venait régulièrement la gronder ; elle a fini par démissionner.

Cathy a les yeux cernés : le soir elle est serveuse dans un café, car sa formation n'est pas payée. Elle dit : «A 28 ans et un bac +5, servir des bières le soir et faire la classe la journée, c'est épuisant.» Surtout qu'elle dort dans le salon chez Enzo, elle n'a pas assez d'argent pour se payer un loyer.

Après la récréation, il y a le cours de religion et de morale, avec l'abbé Georges. Il faut lui réciter la vie de Jeanne d'Arc et les dix commandements par coeur. C'est lui qui organise le voyage scolaire à Lourdes, à Pâques. Sauf pour ceux qui seront convoqués pour le soutien.

Enzo se demande pourquoi il est là.

Pourquoi Saïd a dû partir.

Pourquoi Cathy et sa mère pleurent la nuit.

Pourquoi et comment les usines s'en vont en emportant le travail.

Pourquoi ils sont si nombreux en classe.

Pourquoi il n'a pas une maîtresse toute l'année.

Pourquoi il devra prendre le bus.

Pourquoi il passe ses vacances à faire des stages.

Pourquoi on le punit ainsi.

Pourquoi il n'a pas de lunettes.

Pourquoi il a faim.

Projection basée sur les textes actuels, les expérimentations en cours et les annonces du gouvernement. Est-ce l'école et le monde que nous voulons ?  Réagissons pour que tout cela reste (ou devienne) une fiction. 
 

Ce message accompagnant une invitation de l'Association des Parents d'Elèves de Rignac (du côté de Rodez, Saint-Affrique et Millau) a été publié sur Rue89 par Yvee le 11 juin 2008. N’hésitez pas à le diffuser !

 

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20 avril 2008 7 20 /04 /avril /2008 23:35

Les lichens. 

Comme chaque année à l’orée du printemps, il a été demandé à l’employé communal de procéder au décrassage haute pression, des panneaux de signalisation souillés par le sel et la boue de l’hiver. Mais, probablement pour la première fois depuis qu’ils ont été érigés, une partie des édifices communaux en grès, patinés par le temps, a fait l’objet du même traitement. Ni souillures ni graffitis à effacer sur ces murs, mais la présence de lichens et autres plantes xérophiles qu’une subite obsession de “propreté” a rendu intolérable. Maintenant, les pierres “nettoyées”, blanchies, laissent apparaître leurs cicatrices. Désormais les joints au mortier de chaux, creusés par le jet puissant de la lance nécessiteraient des soins attentifs.
On peut s'étonner que le surcroît de dépenses qu'occasionnerait la remise en état des joints n'ait pas suffit à empêcher cette grande lessive au moment où la commune se trouve confrontée à la nécessité de réduire ses dépenses et qu’on entend souvent dire que l’employé communal manque déjà de temps.
 De plus, comme l'indique ce document extrait des - Annales scientifiques 2003 Tome 11- “inventaire des champignons lichénisés et lichénicoles de la réserve naturelle des rochers et tourbières du Pays de Bitche” réalisé par J. Signoret (laboratoire biodiversité et fonctionnement des écosystèmes à l’université de Metz) et P. Diederich (musée d’histoire naturelle du Luxembourg), la nécessité de ces travaux est loin d'être établie et pour bien faire, il suffisait peut-être de ne rien faire…

“Les lichens incrustants ont un rôle écologique non négligeable puisque leur ancrage dans la roche se fait par un lent processus de dégradation physico-chimique des minéraux, première étape de la constitution d’un sol. Mais ce phénomène d’attaque de la roche, qui permet l’installation des lichens à très long terme, conduit finalement à la protection du grès dont l’érosion est ainsi différée. La vitesse moyenne de croissance des lichens saxicoles est d’environ 1 millimètre par an, mais certains d’entre eux se développent encore plus lentement.”

Maintenant, pour la réparation, que ce soit par la nature ou par un employé, ce sera long !

 

Le grès et les joints sont protégés, admirez la patine des vieilles pierres.

Pierre à nu, joints creusés ; infiltrations en perspective…

 

 

 

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8 mars 2008 6 08 /03 /mars /2008 23:00

raves gens, prenez garde aux choses que vous dites.
Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes.
Tout, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas
Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci :

ête à tête, en pantoufle

Porte close, chez vous, sans un témoin qui souffle,
Vous dites à l’oreille au plus mystérieux
De vos amis de cœur, ou, si vous l’aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire,
Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre,
Un mot désagréable à quelque individu.
Ce mot que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre
Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre ;
Tenez, il est dehors ! il connaît son chemin ;
Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ;
Au besoin, il prendrait des ailes comme l’aigle !
Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera ;
Il suit le quai, franchit la place, et cætera ,
Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues,
Et va, tout au travers un dédale de rues,
Droit chez le citoyen dont vous avez parlé.
Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe,
Entre, arrive, et, railleur, regardant l’homme en face,
Dit : « Me voilà ! je sort de la bouche d’untel. »
Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel.

Victor Hugo, Toute la lyre, III, IX
.

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29 octobre 2007 1 29 /10 /octobre /2007 21:53

La mobilisation à Vesoul, à Belfort... 

 

Pour:
la retraite à taux plein à 60 ans pour tous et à 55 ans pour les salarié.e.s ayant effectué des travaux pénibles,
le retour aux 37,5 annuités public-privé,
l’indexation des pensions sur les salaires,
la garantie d’un taux de remplacement de 75% du salaire brut (calcul sur la base des 6 derniers mois),
pas de pensions inférieures au SMIC,
le refus des retraites par capitalisation,
la gestion des organismes de solidarité par les salarié.e.s eux-mêmes,
la hausse des salaires, induisant automatiquement une augmentation des cotisations.

Le recul social ne se négocie pas, il se combat !

 

Les 24 juin, 7 et 23 septembre 2010

 

Le 12 octobre 2010

 

 

Le 16 octobre 2010

 

 

Le 19 octobre 2010

 

Le 28 octobre 2010

 

 

Le 6 novembre 2010 à Belfort 

 

 

Un peu de pédagogie

 

 

 

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25 avril 2007 3 25 /04 /avril /2007 10:36

Une expérience hallucinante de Stanley Milgram

Des gens, pris au hasard parmi des personnes ayant accepté de « participer à une expérience de psychologie », sont reçus dans un laboratoire de l’Université de Yale. Là, quelqu'un, habillé de la blouse blanche du savant, explique qu'il s'agit de faire apprendre à un soi-disant étudiant des listes de mots en vue d’une recherche sur les processus de mémorisation. L'élève est assis sur une sorte de chaise électrique et le sujet qui est donc censé lui faire apprendre les mots doit lui envoyer des décharges de plus en plus violentes jusqu'à ce qu'il réponde juste. En réalité, l'élève supposé est un acteur et ne reçoit aucun courant. Mais il va mimer le désagrément, puis la souffrance, puis l'horreur du supplice et enfin la mort au fur et à mesure que les sujets appuieront sur les manettes graduées de 1 à 30, de 15 volts à 450 volts. Sur la rangée des manettes sont notées des mentions allant de «choc léger» à «attention, choc dangereux» en passant par «choc très douloureux», etc. À quel instant le sujet refusera-t-il d'obéir ?

Le conflit apparaît lorsque l'élève commence à donner des signes de malaise. À 75 volts, il gémit, à 150 volts, il supplie qu'on le libère et dit qu'il refuse de continuer l'expérience, à 425 volts, sa seule réaction est un cri d'agonie, à 450 volts, plus aucune réaction.

Le premier enseignement de cette expérience, c'est que 98 % des sujets acceptent le principe même de cet apprentissage fondé sur la punition. 65 % iront jusqu'aux manettes rouges (le sujet a été prévenu qu'elles pouvaient causer des lésions très graves, voire la mort), la dernière est celle de la mort assurée. Or il ne s'agit nullement d'une expérience sur le sadisme, comme le montrent les multiples variantes qui ont été tentées et analysées. Car la tendance générale des sujets a été d’administrer les chocs les plus faibles quand ils ont eu la liberté d'en choisir le niveau. On en a vu également qui «trichaient» lorsque le «savant» s'absentait, assurant faussement qu'ils avaient bien «puni» l'élève. Il faut bien garder cela à l'esprit quand on parle de l'étude de Stanley Milgram.

Ce qui est terrifiant, ce n'est donc pas l'agressivité humaine mais autre chose que met formellement en évidence cette expérience : la soumission à l'autorité. En effet, les sujets ne punissent l'élève que sur la seule injonction donnée par le professeur : «Il le faut.» Ils torturent ainsi «pour rien» quelqu'un qu'ils n'ont aucune «raison» de maltraiter si ce n'est qu'on leur ordonne de le faire. Et attention ! L'ordre de continuer est donné par le «savant» d'une voix courtoise sans aucune menace (L'expérimentateur utilisait dans l'ordre quatre « incitations » : 1) Continuez, s'il vous plaît ; 2) L'expérience exige que vous continuiez ; 3) Il est absolument indispensable que vous continuiez ; 4) Vous n'avez pas le choix, vous devez continuer.). Le sujet ne risque rien, ou plutôt presque rien : il risque d'être considéré comme un être désobéissant. Eh bien, 65 % des gens ne peuvent supporter cette idée et acceptent de supplicier quelqu'un jusqu'à la mort pour la seule satisfaction d'obéir. 

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20 septembre 2006 3 20 /09 /septembre /2006 08:13
 
 
Au cours de ses 15 ans d’exploration avec le Commandant Cousteau, Yves Paccalet philosophe et scientifique, a écrit une vingtaine de livres dans lesquels il a fait partager la beauté et ressentir la fragilité de notre environnement. Aujourd’hui, avec “L’humanité disparaîtra, bon débarras !”, le scientifique dresse un état des lieux catastrophique et met un grand coup de pied dans la fourmilière .
L’accélération de la croissance démographique précipite le désastre écologique planétaire amorcé avec la révolution industrielle ; Cent millions au début de l’Antiquité, un milliard en 1800, deux milliards en 1860, trois milliards en 1910, quatre en 1950, cinq en 1980, six milliards en 2000 dont cinq dans la misère…
-         Le milliard d’humains riches consomme et pollue deux fois et demi plus que ce que la Terre peut offrir et recycler ;
-         Dans un monde dont les ressources sont limitées cette pullulation aboutira inéluctablement à des conflits de plus en plus violents pour la nourriture, l’eau, l’énergie.
Pour le philosophe les raisons de notre aveuglement résultent des trois pulsions sexuelles, territoriales et hiérarchiques qui nous gouvernent. Il manie un humour noir parfois brutal pour provoquer un sursaut de lucidité. L’enjeu ; sortir notre conscience collective du dogme de la croissance infinie (en politique, on dit développement durable) et initier une réflexion sur le partage de la décroissance. Cette citation traduit cependant l’espoir très mesuré de l’auteur : « …l’humain est un salopard au sens sartrien : il sait qu’il fait le mal et le fait quand même. ».
 
Politiquement incorrect mais À LIRE…
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7 février 2006 2 07 /02 /février /2006 12:27
A méditer... La possibilité d’une île de Pâques
(le Canard Enchaîné du 04/01/06).
QUAND le navigateur hollandais Jacob Roggeveen découvrit en 1722 l'île de Pâques, celle-ci ne possédait plus qu'une végétation rase. Pas un arbre à l'horizon. Seuls 400 habitants y vivaient, misérablement, se nourrissant de légumes et de poulets. Sans arbres, donc sans bois ni embarcations, ils ne pouvaient aller pêcher dans l'océan alentour, pourtant riche en poissons de toute sorte. Divisés en onze clans fortement hiérarchisés, chacun doté d'un chef, ils se disputaient un territoire d'environ vingt kilomètres sur quinze.
Et ne répugnaient pas au cannibalisme. Sur l'île, des centaines de statues de pierre fixaient le ciel de leurs yeux vides.
Pourtant, trois siècles auparavant, l'île de Pâques comptait trente fois plus
d'habitants: on estime que leur nombre atteignit les 15 000 individus. Couverte d'une haute forêt tropicale, elle abritait une riche faune d'oiseaux terrestres et marins. Le palmier indigène offrait aux insulaires sa sève et ses noix en guise de nourriture, son tronc pour fabriquer de solides embarcations, les fibres de son écorce pour tresser des cordages. Ils en usèrent abondamment.
Surtout que...
Surtout qu'ils étaient divisés en plusieurs groupes rivaux. Sous la conduite de leurs chefs et de leurs prêtres, ces groupes érigèrent partout des statues géantes, symboles de supériorité. Pour acheminer ces statues depuis les carrières jusqu'aux emplacements adéquats, il fallait beaucoup de troncs et de cordages. La compétition battit son plein jusqu'au jour où l'île se retrouva sans palmiers. Les sols devinrent vulnérables à l'érosion, les récoltes diminuèrent. Les oiseaux terrestres furent les premiers à subir une extinction totale. Puis ce fut le tour de la population humaine... Nous sommes, dit André Lebeau, auteur de « L'engrenage de la technique» (1), exactement comme ces habitants de l'île de Pâques. Nous ne pouvons quitter la Terre. Perdus qu'ils étaient au milieu de l'océan Pacifique, à 1 300 miles de l'île la plus proche, Pitcairn, eux non plus ne pouvaient trouver refuge ailleurs. Nous ne sommes pas beaucoup plus malins qu'eux: notre cerveau et notre patrimoine génétique sont identiques aux leurs. Nous aussi sommes en train de saccager allègrement notre niche écologique : en scientifique conséquent, le géophysicien et ancien haut responsable du Cnes Lebeau rappelle le diagnostic bien connu sur l'épuisement des ressources et la saturation de l'espace vital, et en tire froidement cette conclusion logique: il est probable que le destin de l'espèce humaine se jouera au cours de ce siècle. Or sa tendance fondamentale est de « se constituer en groupes dotés d'une hiérarchie et qui s'opposent les uns aux autres pour les ressources et pour l'espace". On se souvient du mot de Bush: «Le mode de vie des Américains n'est pas négociable. " Cette pulsion ancienne, « ancrée dans les bases génétiques du comportement collectif", et menant évidemment au désastre, pourra-t-elle être contrebalancée parce que Lebeau appelle la « superstructure culturelle", cet acquis transmis d'une génération à la suivante par l'éducation, et qui peut influer sur les comportements collectifs ?
On pleure l'Europe; l'absence de rêve commun; le « capitalisme sans projet". En voilà un, de projet: éviter l'île de Pâques. Bonne année!
Source : Jean-Luc Porquet, Canard Enchaine du 04/01/06
 
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7 janvier 2006 6 07 /01 /janvier /2006 08:40
Les avis sont très partagés. Le risque est grand maintenant de voir s’installer une nuisance supplémentaire au village; la zizanie. Quelle que puisse être la décision, une partie de la population en voudra à l’autre de l’avoir prise. Peut-on éviter ce piège?
Guignol ou guignols ? (*)
Ne soyons pas dupes, en nous déchirant sur un sujet qui nous échappe, nous amusons ceux qui tirent les ficelles et qui ont ourdi leur plan de longue date. Le seul choix intellectuellement satisfaisant n’est pas d’être “pour ou contre” mais d’accepter ou non d’être manipulé et pris pour des cons.
- Pourquoi nous demande-t-on notre avis maintenant qu’il n’y a plus de choix avantageux, alors que personne n’a voulu entendre ce que nous proposions pour résoudre le problème en temps utile, c’est à dire dès l’enquête publique relative au tronçon précédent (vallon du Fau)?
- Pourquoi, quelques années plus tard, malgré une motion de refus unanime du Conseil municipal, au stade de l’enquête publique du deuxième tronçon, l’implantation désastreuse d’un diffuseur à Belverne, pour 130 habitants, a-t-elle été décidée?
- Quelqu’un pense-t-il sincèrement que dans le contexte d’économie actuel, cet ouvrage a été maintenu uniquement “parce que nous le valons bien”?
- Comment s’expliquer l’énergie dépensée par le Conseil Général pour convaincre les Belvernois d’accepter de se raccorder directement à ce diffuseur?
Il y a anguille sous roche...
Ne soyons pas les guignols de cette manipulation, ne rentrons pas totalement dans le jeu qu’on veut nous faire jouer, restons unis:
- Refusons en bloc, le projet et toute collaboration à ce simulacre de consultation destiné à entériner des décisions qui ont été prises à notre place ou
- à défaut et si nous ne craignons pas de leur donner raison, fixons –avec les responsables de la DSTT- des conditions de réalisation acceptables de chacune des solutions proposées et laissons les assumer leurs décisions pour nous sortir de l’impasse où ils nous ont conduit.
 
(*) Guignol, personnage de marionnettes, symbolise l’esprit populaire frondeur, en lutte contre les agents de l’autorité.
Guignol (faire le), amuser les autres volontairement ou non.
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6 janvier 2006 5 06 /01 /janvier /2006 21:27

Le Comité Radicalement Anti Corrida (CRAC) est la plus ancienne association française dans cette lutte si difficile et spécifique. Elle fut créée en 1991, à l’initiative de Jacques Dary et Aimé Tardieu. Le CRAC milite pour l’abolition de cette pratique barbare.

Cliquez ici pour un diaporama téléchargeable pour mieux comprendre l'horreur tauromachique! Par Adeline Folcher, déléguée CRAC Alsace-Lorraine (Attention, c'est un peu long; format powerpoint)   



 

...et signez la pétition.

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