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Développer l'expertise citoyenne. Permettre aux habitants d'un petit village de prendre part à la gestion de leur commune. Services publics, chantiers, urbanisme, budget..., chacun peut s'informer, réfléchir, se forger une opinion sur les sujets dont débat le conseil municipal au niveau local et aussi plus globalement comprendre les grands enjeux du Monde en pleines tribulations...

Rythmes Peillon Hamon : le coming out de la CCRC.

Le point au 6 juin 2014

 

Blablabla, non ! non ! non ! Nous connaissions l’antienne, entonnée à chaque rencontre au sujet des rythmes Peillon, mais la composition des chœurs a changé depuis les élections de mars 2014. La CCRC unie et solidaire, démocratique et adoptant une position courageuse le 7 février 2013 ici, s’est aujourd’hui convertie. Désormais dans l’air du temps, c’est rentrons dans le rang et chacun pour soi. Caricatural ?

 

Pour tenter de justifier ce virage à 180°, les nouveaux sectateurs des rythmes Peillon, ont appris et récité le florilège habituel des âneries de circonstance. Extraits : "Cette réforme se justifie par la baisse de performance des élèves français enregistrée par l’enquête PISA 2012". Les enfants testés pour PISA 2012 avaient 15 ans...en 2012. Ils sont donc sortis de l'école primaire en 2008, AVANT la généralisation de la semaine de 4 jours!!!!

Ou encore “Les journées sont allégées, les enfants seront moins fatigués”. Alors que s’ajoute le mercredi matin, le temps quotidien en collectivité est toujours aussi long et ce ne sont ni les 45 minutes de classe en moins de quelques-uns ou l’éventuel après-midi libéré de quelques autres qui compenseront la perte d’une matinée réparatrice ; la semaine est incontestablement plus lourde et plus fatigante pour les élèves.

Bien que nous arrivions au terme d’un an d’une expérimentation si calamiteuse que les parents dont les enfants l’ont subie expriment -quand on le leur demande- le souhait de revenir à la semaine de 4 jours, le parfait concentré de mauvaise foi qui sert d’argumentaire aux élus actuels constituera un cas d’école pour les générations futures !

 

Chacun pour soi et…

Révélé officiellement bien tardivement (à J-8), ce revirement qui se préparait depuis la tentative avortée l’an dernier ici, était prévisible compte tenu des résultats des municipales. Pour faire bonne mesure un geste dont chacun appréciera la symbolique, a été accompli. Pour se débarrasser du problème, la CCRC va exploiter une des arguties fournies par le décret Peillon (j’avais signalé cette entourloupe en décembre 2013 ici . Contrairement au péri scolaire qui est une prérogative communautaire, le “péri éducatif” du décret Peillon, d’invention récente, ne figure pas encore dans les statuts qu’il suffit de modifier en conséquence. Cette “nouvelle” compétence communautaire s’inscrivant dans la continuité de la précédente (mêmes lieux, même personnel, mêmes enfants), en toute logique la décision de mutualiser les fonds d’amorçage perçus par les communes devrait permettre d’abonder (insuffisamment certes) le budget collectif. Las, les nouveaux conseillers communautaires ont posé comme principe « que chaque commune se débrouille ». Il y a peut-être au moins une raison d’être optimiste, après un tel départ, la situation ne devrait que s’améliorer !

 

Le scandale des parents abandonnés

Ces décisions (passage à 4,5 jours, chacun pour soi…) placent les prestataires du service à mettre en place dans l’embarras en raison des délais impartis et du manque de préparation d’un quelconque projet. La trahison des engagements pris et confirmés par la CCRC dans la délibération communautaire du 7 février 2013, jamais abrogée, laisse les parents élus en pleine déréliction et alors qu’ils dénoncent toujours l’ineptie du dispositif, le mépris des résultats du questionnaire aux familles, qu’ils voient de plus en plus de collectivités qui résistent (Belfort, Montpellier... voir ici ), à quelques dizaines d’heures du jour J (le peu glorieux 6 juin 2014, date butoir pour dire oui aux rythmes Peillon), les représentants de parents, abasourdis, désemparés, se résignent à collaborer dans l’urgence à la mise en place de quelque chose.

Note : En complément de l’action à définir qui sera confiée aux FRANCAS et financée par le SIVU ( ?...), l’école de Clairegoutte pourrait être intégrée, selon une fréquence à préciser (un groupe, une fois par semaine ?), dans le planning d’un(e) animateur(trice) que la CCRC projette de recruter et qui interviendrait sur plusieurs communes.

 

Retour vers le futur… !

La vie de la fourmilière se déroule conformément aux prévisions que M. le Directeur Académique avait établies le 20 décembre 2013 ici . Sans que personne ou presque ne s’en rende compte, chaque membre suit avec une obéissance aussi scrupuleuse que dans l’expérience de Stanley Milgram ici , le chemin qui lui est tracé. Il ne s’agit pas de stigmatiser tel ou tel, la précipitation n’étant guère propice à la réflexion, elle a probablement contribué à expliquer quelques fulgurations fâcheuses ; c’était d’ailleurs étudié pour ! Extraits : « Il faut avancer l’heure de passage du bus pour qu’il reste moins d’élèves aux TAP… ! ». Soit ces activités présentent tellement peu d’intérêt qu’il vaut effectivement mieux ne pas y perdre son temps mais alors à quoi bon les organiser ? Soit elles valent le coup mais dans ce cas, comment expliquer qu’on organise sciemment l’éviction du plus grand nombre possible d’enfants ? Une de ces deux formulations aurait-elle semblé acceptable il y a un an ? et pourtant !

Personne n’est en mesure de dire jusqu’à quand la participation aux TAP sera gratuite pour les enfants, ni même si elle le sera. Néanmoins, certains parents se disent déjà prêts à payer « si c’est bien…,». L’idée de restreindre l’accès à des activités péri éducatives de qualité, aux élèves dont les parents sont prêts à payer, suscitait l’indignation l’année dernière ; pourtant elle ne semble plus heurter grand monde !

 

Un appel à la résignation générale

Alors que de nombreuses communes de tout bord politique et de toute taille ont déjà annoncé qu’elles désobéiraient, qu’elles n’appliqueraient pas ou plus le décret Peillon, à Rahin et Chérimont, c’est la pitoyable mais célèbre expression performative TINA (There Is No Alternative = on n’a pas le choix) de Madame Thatcher qui, en guise d’argument définitif, est censée clore la discussion.

 

Finalement, la question des rythmes scolaires se révèle de plus en plus ouvertement sous son vrai jour ; un prétexte, une stratégie dont le principal objet est de faire sauter un certain nombre de principes républicains constituant autant de verrous, gênant l’avènement d’un système éducatif d’abord territorial, puis libéral.

L’iniquité érigée en principe de plus en plus largement admis, il y aura du boulot pour expliquer et s’opposer aux dangers qu’engendre la territorialisation de l’éducation qui se met en place.

 

Un appel à la mobilisation générale

Echapper à l’emprise de TINA, ne pas être dupe de “La fabrique du consentement” (Chomsky), lutter contre la tyrannie du “C’est comme ça” (Jerphagnon)… Dimanche 1er juin, après avoir décerné le très disputé prix de la trahison au cours de la cérémonie des Molières, le monde éclairé de la culture, en lutte, a lancé un appel qui nous concerne tous :

 

 

 

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