Elections présidentielles à Belverne
le 23 avril et le 07 mai 2017
« Le suffrage universel ne me fait pas peur, les gens voteront comme on leur dira. » Alexis de Tocqueville (1805-1859)
Macron est élu, il est le nouveau président de tous les... records. Succédant dignement à Hollande qui reste à ce jour le président le plus impopulaire de la cinquième République, le new Hollande, plus jeune président français de tous les temps, plus jeune chef d'état dans une démocratie, est aussi le président le plus mal élu de la Vème République. Recueillant au premier tour les suffrages d'à peine plus de 18% des inscrits, il est, depuis Pompidou (un autre collaborateur de la banque Rotschild), le meilleur épouvantail à électeurs que l'oligarchie financière ait fabriqué. Il a aussi réussi une performance mémorable au deuxième tour en suscitant un rejet historique ; 33,99% des électeurs se sont abstenus, ont voté blanc ou nul.
À Belverne, comme dans la plupart des zones rurales, c'est Marine Le Pen qui arrive en tête avec 48 voix, soit 62% des suffrages. Mise en cause du fonctionnement de l'Union Européenne, referendum pour valider toute modification constitutionnelle, referendum d'initiative populaire à la demande de 500 000 citoyens, élections à la proportionnelle permettant une plus juste représentation, retraite à 60 ans..., il est difficile de savoir si ce sont les avancées démocratiques et sociales majeures figurant en tête de ses 144 propositions, qui l'ont portée à ce niveau ou si c'est le rejet et la défiance suscités par le candidat des banques.
Néanmoins, bien que la population de Belverne soit loin de compter un tiers de rentiers, le programme d'euthanasie des travailleurs porté par l'ami des banquiers (la même politique que celle qui détruit 600 emplois chaque jour depuis plus de 10 ans) a pourtant réussi à séduire presque un électeur sur trois, ce qui correspond à peu de chose à près son score national. L'allongement de la durée du travail, la baisse des pensions de retraite, la casse de la Sécu, le travail le dimanche, la poursuite de la liquidation du patrimoine national (industriel, social, culturel...), le refus de tout assouplissement des lois scélérates (pour les salariés) qu'il a fait voter (loi Macron et loi travail) témoigne pourtant du mépris sans borne que New Hollande affiche ostensiblement face à la patrie au peuple laborieux et en particulier aux électeurs de MM. Hamon et Mélenchon.
Les médias possédés quasi exclusivement par deux poignées de milliardaires, ont grâce à la propagande éhontée que leurs propriétaires ont payée à leur pantin, délibérément placé Marine Le Pen face au stipendié de la finance. Les mêmes n'ont cessé de dénigrer la candidate, avec un acharnement de hyènes qui finirait par susciter de l'empathie pour n'importe laquelle de leurs proies.
Les études établissant la corrélation désormais parfaitement établie entre le temps d'exposition médiatique et le nombre de suffrages obtenus ont conduit Hollande et son sicaire Urvoas à réduire la période d'égalité de temps de parole aux quinze derniers jours de la campagne. Cette manœuvre indigne d'une démocratie si s'en était une, a néanmoins permis, et c'était le but, l'éviction des candidats eurosceptiques et surtout interdit tout débat sur les vraies questions sérieuses ; Union Européenne, souveraineté, éducation, protection sociale, délocalisations....
La finale ne s'est donc pas déroulée entre les candidats que les français avaient choisis lors des primaires ou au premier tour, ceux qui avaient quelque-chose à dire, mais entre ceux que les oligarques avaient désignés et dont pratiquement personne ne connaît le programme. L'une perpétuellement attaquée et diabolisée a été réduite à lutter contre les procès d'intention et les préjugés, au point qu'elle a été incapable de présenter son programme et l'autre, n'étant capable que de brailler les antiennes de son maître comme à Marseille n'ayant rien de plus intelligent à dire que "penser printemps" pour masquer la malhonnêteté et l'indigence de ses propositions (mensonges sur les retraites par exemple, pour lesquelles il omet de dire que le 1€ perçu pour chaque 1€ cotisé constitue une régression sans précédent depuis la Libération et conduit à un versement différent et modulé à la baisse pour chaque cohorte de retraités) a réussi à échapper à tout débat contradictoire qui l'aurait inévitablement mis en perdition ; de ce fait, bien peu d'électeurs savent réellement ce qui les attend.
Pourtant, tout est déjà prévu, comme pour les années précédentes, le programme du gouvernement français et donc de Macron, a été rédigé à Bruxelles par la Commission Européenne (non élue). Intitulé Grandes Orientations de Politique Économique ce document permet de connaître, en général avec un an d'avance sur leur application, les régressions et sacrifices imposés aux peuples des pays de l'Union Européenne.